اخبار مترجمة :Avec le SM40 Exocet, les sous-marins français disposeront d’une panoplie complète de munitions de nouvelle génération

L’une des grandes annonces du salon Euronaval 2024, aura certainement été faite par MBDA, le missilier européen, au sujet du développement du missile antinavire à changement de milieu SM40 Exocet.

Avec le retour des tensions internationales, et l’arrivée de nouvelles menaces, comme les drones et les missiles balistiques antinavires, les sous-marins sont redevenus, ces dernières années, un enjeu majeur pour les marines mondiales, comme le montre la multiplication des compétitions et consultations mondiales, à ce sujet.

La France, et son industriel Naval Group, sont fins prêts pour répondre aux attentes mondiales dans ce domaine, avec une gamme de sous-marins conventionnels à très hautes performances, allant su Scorpene de 2000 tonnes, au Shortfin Barracuda de 4500 tonnes, tous équipés des nouvelles batteries lithium-ion, et d’une vaste gamme de senseurs.

Déjà très attractifs en termes de performances et de prix, ces sous-marins de nouvelle génération, pourront s’appuyer, d’ici à 2030, sur un autre argument de poids : une gamme de munitions sous-marines souveraines et de nouvelle génération, qui deviendra exhaustive avec l’arrivée du nouveau SM40 Exocet.

Des munitions sous-marines de nouvelle génération pour répondre aux nouveaux enjeux de la guerre sous-marine

Le regain d’intérêt pour les sous-marins, observé ces dernières années, au sein des marines mondiales, a engendré l’émergence d’une offre mondiale plus riche que jamais, dans ce domaine avec le S-80+ espagnol, le Taigei japonais, le Dosan Anh Changho sud-coréen, le A26 Blekinge suédois, le Type 212 CD allemand, et les Scorpene Evolved et Blacksword Barracuda français, en occident, mais aussi le Lada russe et le Type 039A chinois.

Sous-marin nucléaire d’attaque Suffren de la Marine nationale, première unité de la classe eponyme.

Tous ces navires disposent de performances largement accrues, vis-à-vis des navires de génération précédente, qu’il s’agisse de l’autonomie de plongée, de la discrétion acoustique, des capacités de détection ou de fonctionnalités spécifiques, comme la mise en œuvre de commandos ou de plongeurs de combat.

Pour exploiter leurs nouvelles performances ainsi que pour répondre aux progrès réalisés en matière de lutte anti-sous-marine de l’adversaire, ces sous-marins NG s’appuient sur des senseurs et des capacités de communication, eux aussi, de nouvelle génération.

Ne manquait plus qu’une gamme de nouvelles munitions sous-marines, afin de donner naissance à un système de systèmes homogène et efficace. Dans ce domaine, la France est en passe de prendre une avance considérable sur ses compétiteurs occidentaux.

Une gamme complète de munitions NG conçues pour s’intégrer nativement dans les sous-marins français

En effet, avec l’arrivée du nouveau missile antinavire SM40, les sous-marins français, ou de fabrication française, disposeront de l’ensemble des munitions de nouvelle génération nécessaires à la mise en œuvre efficace de ces navires de nouvelle génération.

Le missile antinavire à changement de milieu SM40 Exocet de MBDA, une évolution capacitaire majeure pour les sous-marins français

L’annonce du développement du nouveau missile antinavire SM40 Exocet à changement de milieu (lancé par un sous-marin en plongée) vient, en effet, finir de compléter une gamme de munitions sous-marines conçues pour exploiter les performances des nouveaux submersibles de Naval Group et de sa Team sous-marine, comme les SNA de la classe Suffren, ainsi que les sous-marins à propulsion conventionnelle Scorpene Evolved et Blacksword Barracuda.

Chargement d’un missile SM39 exocet.

Dans le domaine des missiles antinavires, et des missiles à changement de milieu, le missilier européen MBDA, et plus particulièrement sa branche française, ne sont pas à leur coup d’essai. Ainsi, le missile antinavire MM38 Exocet, entré en service en 1974, et ses dérivés, auront été un immense succès commercial, avec presque 40 marines utilisatrices. Il aura été, également, longtemps, la seule alternative occidentale au célèbre Harpoon américain.

Conçu pour suivre une trajectoire rasante, et disposant de son propre radar, le MM38 fut l’une des toutes premières munitions fire and forget européenne, et ses différentes variantes, comme l’AM39 aéroporté, et le MM40, plus performant, n’ont jamais cessé de rencontrer le succès sur la scène internationale, en dépit de l’émergence de nouvelles offres.

La version à changement de milieu de l’Exocet est entrée en service en 1985, à bord des nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque français de la classe Rubis. D’une portée de 50 km, ce missile antinavire reprenait les caractéristiques de la version aéroportée, l’AM39, et pouvait être lancé en immersion par le sous-marin, à l’instar du Sub-Harpoon américain, seule alternative occidentale dans ce domaine, jusqu’à aujourd’hui.

Bien qu’ayant connu plusieurs évolutions et modernisations successives, au fil des années, le SM39, et sa portée de 60 km, ne répond plus, à présent, aux besoins et aux capacités des sous-marins de nouvelle génération, comme les SSN Suffren de la Marine nationale, ainsi que les Scorpene et Blacksword Barracuda, fers de lance de l’offre export de Naval Group dans ce domaine.

C’est pour cela que MBDA a annoncé le développement du SM40, une évolution suffisamment majeure du missile, qu’elle justifie un changement de nomenclature. Concrètement, le SM40 reprendra certains des éléments qui permirent au MM40 d’évoluer jusqu’au Block 3C actuel. Ainsi, le propulseur à poudre du SM39 sera remplacé par le turboréacteur du MM40, permettant au missile de voir sa portée doublée, pour atteindre et dépasser les 120 km, en trajectoire rasante.

Image d’illustration du SM40 fournie par MBDA.

Dans le même temps, l’autodirecteur du SM40 reprendra celui du Block 3C, et son radar cohérent en bande J qui, associé à de puissants algorithmes et une importante base de données, permet au missile d’identifier et de hiérarchiser ses cibles, tout en ignorant les leurres et les navires civils ou de moindre intérêt.

Bien évidemment, le SM40 pourra être mis en œuvre dans un environnement de brouillage intense, et sans géolocalisation satellite, grâce à une plateforme de navigation inertielle très évoluée, pouvant se recaler d’elle-même par les informations radars et la comparaison avec son plan de vol établi.

Enfin, comme le MM40 Block 3C, le SM40 pourra être employé pour frapper des cibles terrestres, y compris des navires à quai, et conservera le vol rasant subsonique élevé qui permet de réduire le délai de réaction de la cible, en n’étant potentiellement détectable que lorsque le missile arrive à moins de 20 km de celle-ci (ligne de visée 2m vs 15m), lui laissant moins d’une minute pour réagir.

Prévu pour être livré à partir de 2030, le SM40 va, ainsi, conférer aux sous-marins français une capacité de frappe antinavire de très haute performance, pouvant exploiter au mieux les performances accrues des senseurs et les systèmes de communication des nouveaux sous-marins, tout en leur permettant de rester à distance de sécurité.

La torpille F21 de Naval group, pour prendre l’avantage en matière de lutte anti-sous-marine

Si le SM40 sera l’arme de prédilection pour attaquer les cibles de surface, tout en restant à distance de sécurité, la nouvelle torpille lourde F21, représente la munition NG dédiée à la lutte anti-sous-marine, pour les nouveaux sous-marins français.

La torpille lourde F21 représente une avancée considerable vis-à-vis de la F17.

Entrée en service en 2019, cette torpille de 6 mètres de long et de 1,5 tonne, a été développée par Naval Group, pour remplacer la torpille F-17, entrée en service au milieu des années 70, à bord des sous-marins français.

Bien plus évoluée que la F17, la F21, baptisée Artemis par la Marine nationale, représente ainsi une évolution capacitaire considérable pour les sous-marins français, avec une portée plus que doublée, pouvant dépasser les 50 km, et surtout, une vitesse de 50 nœuds, suffisante pour rattraper les plus rapides des sous-marins existants, là ou la F17, et ses 35 à 40 nœuds, pouvait pêcher dans ce domaine.

Surtout, la F21 dispose d’un système de guidage moderne beaucoup plus efficace, capable d’ignorer les leurres et d’adapter sa trajectoire pour venir frapper le sous-marin adverse avec le meilleur angle et la vitesse la plus élevée, pour s’assurer de sa destruction, même si la fibre optique de filoguidage venait à rompre.

Bien que la F21 puisse également engager des cibles de surface, ses 200 kg d’explosifs pouvant causer des dégâts considérables sous la ligne de flottaison, elle s’avère, essentiellement, une plus-value considérable dans le domaine de la lutte anti-sous-marine.

Le missile de croisière MdCN à changement de milieu de MBDA, le frappe dans la profondeur des sous-marins français

L’arrivée du missile de croisière à changement de milieu MdCN, à bord du sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, en juin 2022, a constitué une évolution considérable du potentiel d’utilisation de la flotte sous-marine française.

Le MdCN est le seul missile de croiisère naval à changement de milieu non américain disponible en occident.

À l’instar de sa version en silo, qui arme les frégates FREMM françaises de la classe Aquitaine, le MdCN, pour Missile de Croisière Naval, est un missile de croisière furtif d’une portée supérieure à 1200 km, capable de frapper des cibles, y compris durcies, dans la profondeur du dispositif de l’adversaire, en suivant des trajectoires complexes, même en environnement brouillé.

Dérivé du missile de croisière aéroporté SCALP-ER, le MdCN dispose d’une centrale de navigation inertielle utilisant le relief pour se recaler, et les signaux GPS lorsque disponibles, ainsi qu’un autodirecteur infrarouge, pour garantir une précision finale métrique. Il emporte, en outre, une charge militaire de 250 kg, en faisant une munition adaptée pour attaquer des cibles durcies, comme des postes de commandement, des dépôts de munitions ou des stations radars protégées.

À l’instar du SM40, le MdCN utilise une capsule pour la phase de lancement sous-marine, permettant au missile de quitter le milieu aquatique, avant de l’éjecter et de déclencher son turboréacteur TR 50. Le sous-marin peut ainsi tirer le missile sans devoir faire surface, à distance de sécurité, pour garantir sa propre discrétion.

Le drone sous-marin D-19, déjà prêt pour étendre les capacités de détection des sous-marins français

Les sous-marins français disposent, également, de la possibilité de mettre en œuvre leurs propres drones sous-marins. C’est en particulier le cas du drone sous-marin D-19, développé par Naval Group, sur la base de la Torpille F21.

Le drone sous-marin D-19 de Naval Group, est mis en oeuvre à partir des tubes lance-torpilles de 533 mm des sous-marins français.

À l’instar de toutes les autres munitions évoquées ici, le D-19 est mis en œuvre à partir des tubes lance-torpilles de 533 mm des sous-marins français, et peut rester sous le contrôle du navire par filoguidage fibre optique, ou évoluer de manière autonome.

La charge militaire et le sonar d’autoguidage de la F21 ont été remplacés par différentes charges utiles, selon le besoin, pour assurer des missions de renseignement, de lutte anti-sous-marine, de brouillage et guerre électronique, de guerre des mines, ou d’exploration environnementale. En outre, une version d’entrainement, baptisée D-19T, est également utilisée par la Marine nationale, notamment pour simuler les attaques à la torpille.

Le drone exploite une batterie lithium-ion lui conférant une autonomie de 8 heures, sans qu’il soit cependant capable d’atteindre les pointes de vitesse de la F21. Il s’agit, là, d’une première étape opérationnelle dans l’intégration des drones sous-marins à bord des sous-marins français, d’autres développements étant en cours dans ce domaine.

La mine sous-marine FG29, la dernière munition héritée de l’arsenal français

En service depuis 1988, la mine sous-marine FG29 est la seule rescapée des munitions développées pendant la guerre froide dans l’arsenal militaire des sous-marins français. Elle remplit toutefois encore très bien son rôle, avec ses 600 kg d’explosifs, pour une masse totale d’une tonne.

Le Scorpene etait déjà capable de mettre en oeuvre le SM39.

Particulièrement versatile, la FG29, elle, dispose d’une série de capteurs acoustiques, magnétiques et de pression pour déclencher l’explosion, et peut être mouillée à différentes profondeurs, selon que l’on souhaite se protéger contre les sous-marins ou les navires.

Bien que rustique, la mine navale a montré toute son efficacité encore récemment, en empêchant le débarquement de forces amphibies russes près d’Odessa. Et la FG29 est encore capable de remplir de nombreuses missions avec efficacité, même si le sous-marin doit renoncer à une torpille (ou un missile) pour emporter deux mines navales.

Des travaux avaient été annoncés en 2013 concernant le développement d’une mine navale de nouvelle génération. À ce jour, toutefois, très peu d’informations ont filtré à ce sujet, de sorte que l’on ignore si le programme est poursuivi ou non.

Un atout majeur pour appuyer la vente de sous-marins français à l’international

Si la nouvelle panoplie de munitions sous-marine de nouvelle génération françaises, confère à la Marine nationale un potentiel opérationnel bien plus étendu qu’il ne l’était, juste là, dans l’utilisation de sa flotte sous-marine, elle constitue, également, un argument de poids, pour soutenir la vente des Scorpene et Blacksword barracuda de Naval Group, sur la scène internationale.

En effet, cette gamme de munitions est non seulement exhaustive et performante, mais elle est, aussi, entièrement souveraine. Or, ni l’Allemagne, ni la Corée du Sud, et pas davantage, la Suède, le Japon et l’Espagne, ne disposent d’une offre comparable dans ce domaine.

Un sous-marin moderne de nouvelle génération, comme le Blacksword barracuda, s’avere beaucoup plus efficace losqu’il dispose de la panoplie complete des munitions sous-marines NG.

De fait, les offres de sous-marins de ces pays, doivent s’appuyer sur des munitions acquises auprès d’autres pays, notamment les États-Unis, ce qui est souvent complexe. Ainsi, si les Pays-Bas et la Grande-Bretagne ont obtenu l’autorisation de Washington pour acquérir des missiles de croisière Tomahawk, ce n’est toujours pas le cas de l’Espagne, qui pourtant propose le missile dans l’inventaire de son S-80+.

Parfois, même, les constructeurs étrangers intègrent, dans leurs offres, des munitions françaises, sans qu’aucun accord n’ait été donné par Paris à ce sujet. Ce fut, notamment, le cas en 2019, en Pologne, TKMS ayant intégré le missile MdCN à son offre de sous-marins Type 214, dans le cadre du programme Orka, alors que la France a rapidement fait savoir que ce missile n’était disponible que pour le Scorpene français.

Aujourd’hui encore, l’argument du MdCN joue à plein en Pologne, alors que les sous-marins européens ou sud-coréens présentés, par ailleurs, sont contraints d’intégrer des missiles Tomahawk ou sub-Harpoon américains, dont l’exportation est incertaine, ou des munitions nationales intégrant un grand nombre de composants américains, eux aussi, soumis à autorisation d’exportation.

En outre, au-delà de la simple disponibilité des munitions sous-marines de nouvelle génération, et de l’absence de contraintes d’exportation venant d’un autre pays, l’offre française peut s’appuyer sur l’intégration native de ces munitions, à bord des sous-marins de conception française, et notamment pour être mis en œuvre à partir du système de combat et des interfaces des navires.

Le missile de croiisère américain Tomahawk est presque deux fois plus onéreux que le MdCN de MBDA.

Enfin, si les munitions françaises n’ont rien à envier à leurs concurrentes potentielles occidentales en termes de performances et de fiabilité, bien au contraire, elles s’avèrent souvent sensiblement plus économiques que leurs homologues américaines, notamment. Ainsi, un SM39 coute 1,5 m€, contre 2,25 m$ pour un sub-harpoon, un MdCN 2,5 m€ contre 4 m$ pour un Tomahawk, et une F21 coute 2,5 m€, contre 5 m$ pour une Mk48.

Conclusion

On le voit, l’arrivée du SM40 Exocet, annoncée par MBDA pour 2030, constitue bien davantage qu’un simple nouvelle version du missile antinavire à changement de surface. Celle-ci vient, en effet, compléter l’offre de munitions de nouvelle génération, pour les sous-marins de la Marine nationale, ainsi que pour les navires construits par Naval Group pour l’exportation.

Le nouveau missile permettra, en effet, d’exploiter au mieux les nouvelles performances des Suffren, Scorpene Evolved et Blacksword Barracuda, tout en renforçant sensiblement leur efficacité et leur survivabilité au combat, dans le domaine de la lutte anti-surface.

En outre, les sous-marins français disposeront d’une gamme exhaustive de munitions de nouvelle génération, entièrement souveraine, représentant dès lors un atout de taille, pour soutenir les offres commerciales de Naval Group et de l’ensemble de la BITD navale française, qui se trouvera, de fait, dans une situation très enviable, dans ce domaine, sur la scène internationale.

On notera, enfin, que cette annonce a été faite par MBDA, et non par la DGA, montrant au passage une évolution sensible des paradigmes industriels, notamment en termes de R&D, au sein du missilier français, et une prise de risques, sans commande publique préalable, que l’on n’avait que trop rarement observé depuis de nombreuses années.

Article du 5 novembre en version intégrale jusqu’au 15 décembre 2024


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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-12-08 12:48:00
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