اخبار مترجمة :de nouvelles révélations sur la classe Zhou de la Marine chinoise
Dans cet article, nous pointions les différentes incohérences entourant ces affirmations, et invitions donc nos lecteurs à les prendre avec beaucoup de réserves. On en sait à présent davantage, non au sujet de ce naufrage supposé, toujours flou, mais de cette nouvelle classe de sous-marins nucléaires, baptisée classe Zhou par la classification occidentale.
Et comme nous l’anticipions, ces informations contredisent de nombreux éléments de la version initialement diffusée au sujet de cette affaire par le Wall Street Journal, citant des sources au Pentagone voulant garder l’anonymat.
Petit rappel des faits. Le 26 septembre, le Wall Street Journal publiait un article, annonçant que la toute nouvelle classe de sous-marins nucléaires d’attaque chinois, baptisée classe Zhou par la nomenclature occidentale, avait coulé à quai, sur le fleuve Yangtsé.
Selon l’article, il s’agissait d’un puissant revers pour la Marine chinoise, qui verrait ses procédures industrielles, ses efforts de formation, et donc ses ambitions, remises en question par cet incident majeur. Le WSJ s’appuyait sur des révélations venant de sources appartenant au Pentagone, mais souhaitant garder l’anonymat.
L’information, et ses conclusions, ont rapidement fait le tour de la planète et des médias, qui reprirent pleinement l’une comme l’autre, sans la moindre réserve. Or, comme exploré dans notre article du jour suivant, le 27 septembre, nombres de ces affirmations étaient soit contestables, soit insuffisamment documentées pour être prises sans réserve.
Ainsi, les clichés montraient d’abord un nouveau modèle de sous-marin à quai, puis des barges entourant cet espace, interprétées comme une mission de renflouement du navire victime d’un naufrage à quai, provenaient des chantoers Wuchang, sur le Yangtsé. S’il construit bien des sous-marins à propulsion conventionnelle, notamment les Type 039A classe Yuan de la Marine chinoise, et leur version export destinée, notamment, au Pakistan, ce chantier naval n’a jamais participé à la conception de sous-marins à propulsion nucléaire.
En outre, les dimensions extrapolées des clichés, concernant ce nouveau sous-marin équipé d’une croix de saint-André, par ailleurs identifié depuis plusieurs mois, ne correspondaient pas à celles des SSN (sous-marin nucléaire d’attaque) chinois.
Par ailleurs, par ses dimensions et son tirant d’eau, un SSN chinois aurait toutes les peines du monde pour rejoindre l’océan, à partir de Wuhan, la profondeur du fleuve étant à peine supérieure à son tirant d’eau, même allégé, spécialement en eau douce.
Enfin, le choix de Wuchang, pour concevoir et construire une nouvelle classe de SSN, exposerait l’ensemble de l’aval du fleuve, qui alimente en eau douce la ville de Shanghai, à des risques de contamination très élevés, alors que, dans le même temps, les chantiers navals Bohaï, dans la province de Liaoning, qui produisent tous les SSN et SSBN chinois, ont été modernisés et étendus, pour accroitre la production de ces navires, et qu’ils sont beaucoup plus sécurisés et sûrs, dans tous les sens du terme.
En d’autres termes, de nombreuses allégations initiées par l’article du WSJ, et largement relayées par la presse mondiale, sonnaient faux, et invitaient donc à beaucoup de prudence, au sujet de cette information.
Le Type 041 classe Zhou, pas un sous-marin nucléaire, mais plus qu’un sous-marin conventionnel AIP
Depuis, le Pentagone, mais aussi plusieurs spécialistes reconnus de la flotte sous-marine chinoise, ont remis bon ordre dans ce dossier, tout au moins, pour ce qui concerne la fameuse classe Zhou, qui étaient jusque-là, inconnue de la sphère publique.
On apprend, ainsi, que la classe Zhou, serait en réalité le Type 041 dans la désignation chinoise. Il s’agirait d’une évolution des Type 039a classe Yuan, des sous-marins à propulsion conventionnelle réputés performants, et équipés d’un système AIP de type Stirling, emprunté à la technologie suédoise.
Le navire serait plus imposant que la classe Yuan, avec une longueur estimée de 84 mètres, et un mètre-bau de 9 mètres, pour un tonnage probable en plongée de 4000 à 4500 tonnes, le classant dans la catégorie des sous-marins conventionnels de type grand océanique, comme le Blacksword barracuda français.
Il est, par ailleurs, équipé de safrans en croix de saint-André (en X), ce qui améliore la manœuvrabilité en plongée, et permet plus facilement, au besoin, de se poser sur le fond marin, sans risquer d’en abimer un.
La classification chinoise du navire, Type 041, indique surtout qu’il ne s’agit pas d’un sous-marin à propulsion nucléaire, dont la désignation normée aurait été Type 09xx, mais d’un sous-marin à propulsion conventionnelle, évolution du Type 039A classe Yuan.
Une nouvelle technologie pour étendre l’autonomie en plongée des sous-marins conventionnels
Pour autant, selon les informations confirmées par le Pentagone, mais toujours pas étayées, le Type 041 emporterait bien un réacteur nucléaire. Plus précisément, il emporterait un mini-réacteur nucléaire, dont la fonction serait de se substituer au système AIP Stirling des Type 039A.
Une alternative au système AIP Stirling et à ses contraintes
En effet, les systèmes AIP Stirling employés sur les sous-marins conventionnels chinois, permettent au navire de produire de l’électricité en plongée, à l’aide d’un système exploitant la dilation des gaz chauffés à l’aide d’un dispositif combustion sans explosion associant une source carburant et un comburant.
Ce faisant, le navire peut produire une force mécanique sans consommer l’oxygène à son bord, qui peut ensuite soit être convertie en électricité, soit directement employée sur l’arbre d’hélice pour la propulsion. Ce système permet, ainsi, d’étendre l’autonomie en plongée du sous-marin, qui peut atteindre une quinzaine de jours à faible vitesse, contre 4 ou 5 jours, sous batteries plomb-acide classiques.
Or, le Stirling a plusieurs inconvénients. La première est que son utilisation est limitée aux réserves de comburant et carburant spécifiques disponibles à bord du navire. De fait, ce dispositif n’est employé qu’avec parcimonie, par les commandants de navires.
D’autre part, il est difficile à piloter, et ne permet pas d’atteindre des vitesses importantes. En effet, le pilotage de l’énergie libérée par le système Stirling, repose en partie sur l’inertie thermique des pièces mises en œuvre, de sorte qu’il est impossible de faire varier rapidement la puissance délivrée, pour, par exemple, permettre au navire d’accélérer subitement.
Enfin, le rechargement du Stirling, est une procédure longue et difficile, qui requiert des infrastructures propres, généralement disponibles uniquement dans le port d’attaque du navire.
Un mini-réacteur nucléaire, pour remplacer le système Stirling sous les sous-marins conventionnels chinois
Pour passer outre ces limitations et contraintes, les ingénieurs chinois auraient décidé, selon le Pentagone, d’intégrer un mini-réacteur nucléaire, en lieu et place du système Stirling AIP, à bord de la nouvelle classe de SSK Type 041.
Concrètement, ce mini-réacteur devrait permettre d’alimenter en électricité l’ensemble des systèmes du bord, voire, potentiellement, de réduire la consommation de puissance des moteurs électriques sur les batteries, lorsque celui-ci évolue. Ceci doit permettre d’en étendre considérablement l’autonomie en plongée, pour atteindre des performances supérieures à celle du Stirling, sans en avoir les contraintes.
L’idée est évidemment séduisante. Un mini-réacteur est beaucoup plus compact, et moins onéreux, qu’une chaufferie nucléaire classique, employée pour propulser les sous-marins nucléaires d’attaque ou lanceurs d’engins.
En outre, la maintenance à quai, comme à la mer, de ce dispositif, sera certainement moins contraignante que pour les Stirling, sauf, lors de la délicate procédure de rechargement du cœur. Celle-ci ne devrait, cependant, intervenir qu’une fois toutes les x années, et non à chaque retour au port du navire.
Par ailleurs, en se concentrant sur la production électrique du bord, le mini-réacteur offre aux navires en étant équipés, une marge de progression concernant l’ajout de systèmes, de plus en plus gourmands en ampères. Il ouvre, aussi, de nouvelles options tactiques, le navire pouvant, au demeurant, rester submergé sur de très longue période, tant qu’il reste à vitesse réduite.
Enfin, on ne peut exclure que cette technologie soit associée aux nouvelles batteries lithium-ion, ce qui conférerait au nouveau SSK chinois, des performances tout à fait inégalées pour un navire de ce type.
Le Type 041 n’est pas un sous-marin nucléaire
Pour autant, cette hypothèse, qui reste d’ailleurs à être confirmée par d’autres sources que les annonces du Pentagone (ils se sont déjà trompés, volontairement ou pas, par le passé), ne permet absolument pas de qualifier le Type 041 de « nouveau sous-marin nucléaire chinois », et encore moins de nouveau sous-marin nucléaire d’attaque, ou SSN selon l’acronyme anglophone.
En effet, le réacteur nucléaire embarqué n’a qu’un rôle secondaire dans les performances du navire, qui s’avèrera incapable de s’aligner sur les performances des véritables sous-marins à propulsion nucléaires, capables de très longs trajets à grande vitesse et grande profondeur, sans qu’il soit jamais nécessaire de faire surface, pendant toute la durée de la mission.
Le Type 041, lui, aura certes de meilleures performances probables que les SSK de génération précédente, mais restera soumis aux limitations de ce type de navire, en particulier pour recharger les batteries à l’aide des moteurs diesels, ce qui oblige le sous-marin à venir en surface, ou très proche de la surface, pour renouveler son oxygène.
Les interrogations industrielles demeurent autour des allégations américaines
Si une partie du voile semble avoir été levée sur la mystérieuse classe Zhou, qui n’est donc pas un sous-marin nucléaire, de nombreuses interrogations subsistent, concernant les affirmations initiales.
Ainsi, plusieurs spécialistes du sujet, se montrent prudents pour ce qui concerne la possibilité, pour les chantiers navals Wuchang, d’avoir les compétences pour installer une chaufferie nucléaire, fut-elle « mini ».
Ils s’interrogent, également, sur l’intérêt de construire et assembler un nouveau sous-marin conventionnel à Wuchang, pour aller y installer, par la suite, la chaufferie nucléaire à Bohaï, d’autant que les infrastructures de ce chantier naval ont été modernisées et étendues ces dernières années, et qu’il pourrait donc prendre en charge la construction entière du navire.
Demeurent, également, les interrogations entourant les affirmations de naufrage du navire. En effet, un Type 039A, dont le Type 041 est dérivé, a un tirant d’eau de 7 mètres, là où la profondeur moyenne du Yangtsé, à cet endroit, serait de 9 mètres.
Or, si le navire avait dû couler, à cet endroit, on s’attendrait à ce que le kiosque du navire demeure visible, surtout pour un navire équipé d’une croix de saint-André conçue pour permettre un posé océanique souple, et éviter les chavirages, qui plus est, sur un sol fluvial particulièrement meuble.
Conclusion
On le voit, les récentes informations complémentaires, diffusées par le Pentagone, et complétées par certains des meilleurs spécialistes du sujet en occident, présentent un tableau fort éloigné des affirmations initiales entourant ce sujet. Pour autant, de nombreuses interrogations demeurent, dans ce dossier, interrogations qui ne seront probablement pas levées avant plusieurs semaines, voire, plusieurs mois.
Entre temps, une majorité du public aura absorbé les informations d’une exactitude tout à fait relative, véhiculées par l’article du WSJ, et relayées par la presse mondiale, faisant apparaitre la menace navale chinoise, comme bien moins sérieuse qu’il n’y paraît.
Or, si, comme il semble que ce soit le cas, le Type 041 est effectivement une nouvelle classe de SSK (sous-marin conventionnel d’attaque), équipée d’un mini-réacteur nucléaire faisant office d’AIP, et, on peut l’anticiper, de batteries lithium-ion, la Marine chinoise disposerait alors d’un nouvel atout considérable pour accroitre l’efficacité de sa flotte sous-marine, en dépit des dernières faiblesses encore constatées concernant les SSBN Type 09IV, et les SSN Type 09IIIa.
Loin d’être un sujet de raillerie, l’arrivée de cette nouvelle classe de sous-marin, capable d’étendre le périmètre défensif traditionnel des sous-marins conventionnels chinois, devrait au contraire être prise très au sérieux pas le Pentagone, d’autant qu’elle donnera le temps aux industriels et marins chinois, de parfaire leur maitrise de la propulsion nucléaire sous-marine, avant d’entamer la production en grande série, spécialement des nouveaux SSN Type 09V et SSBN Type 09VI.
Notons, enfin, que l’utilisation de ces mini-réacteurs, à bord des Type 041, pourrait constituer une excellente plateforme d’aguerrissement pour les ingénieurs de la tranche nucléaire sous-marine chinoise, permettant ainsi à la Marine chinoise d’anticiper, sur le plan des compétences, l’augmentation prochaine des cadences de production des véritables sous-marins nucléaires, cette fois.
Reconnaissons que tout ceci n’invite guère à l’excès d’optimisme, dans l’hypothèse d’une confrontation sino-américaine autour de Taïwan, dans les années à venir…
Article du 3 octobre en version intégrale jusqu’au 17 novembre 2024
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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-11-10 12:00:00
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