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اخبار مترجمة :La nouvelle frégate antiaérienne néerlandaise, une opportunité pour la France ?

Voilà qui est fait ! Le Parlement néerlandais a avalisé, ce 11 juin, l’acquisition des quatre sous-marins de type Blacksword Barracuda du Français Naval Group, pour remplacer les sous-marins de la classe Walrus actuellement en service dans la Marine néerlandaise. Le dernier obstacle pour que la commande officielle, est dorénavant le recours juridique porté par TKMS devant la cour de La Haye, et qui doit être jugée le 26 juin.

Si les parlementaires bataves font majoritairement confiance à l’offre française, il n’en demeure pas moins vrai que certaines des interrogations qui ont émergé lors des débats, méritent une prise en compte proactive de la part de Paris, et de l’industriel français.

En particulier, la question du partage de l’activité industrielle avec l’industrie navale néerlandaise, et plus spécifiquement avec Damen, représente un point particulièrement sensible et clivant, qu’il conviendrait de traiter avant que le nouveau gouvernement de La Haye, prenne les manettes du pays.

À ce sujet, la Marine néerlandaise a lancé, il y a peu, l’étude préalable d’une nouvelle frégate antiaérienne lourde, inscrite sur un calendrier proche de celui qui va s’imposer à la Marine nationale pour remplacer les frégates Horizon de la classe Forbin.

Dans ce contexte, serait-il pertinent, et efficace, pour la France, comme pour Naval Group, de rejoindre le programme néerlandais confié à Damen, pour réduire les couts de developper d’une nouvelle frégate de defense aérienne française, et pour donner aux autorités néerlandaises, des garanties de coopération pertinentes pour son industrie navale, sur le moyen et long terme ?

Le Parlement néerlandais approuve officiellement l’acquisition des Blacksword Barracuda de Naval Group

Il y a un peu plus d’une semaine, le programme ORKA pour remplacer les sous-marins de la classe Walrus de la Koninklijke Marine, la Marine royale néerlandaise, avait franchi une étape déterminante.

Blacksword Barracuda Naval Group

Blacksword Barracuda Naval Group

Le Blacksword Barracuda De Naval Group Est Plus Proche Que Jamais De Trouver Son Chemin Vers La Koninklijke Marine.

Après que le gouvernement sortant avait annoncé la victoire de Naval Group, avec le modèle Blacksword Barracuda, lors de la compétition qui l’opposait à l’allemand TKMS, et au couple Saab-Damen, le programme devait, en effet, recevoir l’aval du nouveau Parlement néerlandais, à majorité nationaliste depuis les élections législatives de l’automne 2023.

Loin d’être une formalité, le ministre de la Défense sortant, Christophe Van der Maat, a, en effet, dû répondre à de nombreuses interrogations et attaques qui avaient émergé dans la presse néerlandaise dans les semaines ayant précédé l’audition parlementaire, en particulier concernant les garanties quant au prix proposé par l’industriel français, 25 % moins cher que ses autres concurrents, et au sujet des engagements d’investissements de Naval group dans l’industrie locale.

Les réponses apportées par le ministre de la Défense et ses équipes, aux questions des parlementaires, avaient semble-t-il fait mouche, puisqu’à la sortie de cette session, les parties majoritaires annoncèrent qu’ils soutenaient le programme. Il fallait toutefois atteindre qu’une série de motions déposées par le Chris Stoffer du Parti politique réformé (SPG), ne représentant que 3 des 150 sièges de la nouvelle chambre, soient votées pour poursuivre.

C’est désormais chose faite. En effet, les trois motions déposées par M Stoffer ont été rejetées, ouvrant la voie à la signature officielle de la commande, qui doit intervenir avant la fin du mois de juillet 2024. Il faudra cependant attendre que la plainte déposée par l’allemand TKMS, au sujet de l’appel d’offre lui-même, soit statuée par al justice néerlandaise, le sujet étant présenté le 26 juin devant la cour de justice de La Haye.

2 des 3 grands programmes de la Marine néerlandaise attribuée à Naval Group

Sachant que depuis le 4 juin, et les conclusions non officielles du débat parlementaire, Damen et Saab, pourtant particulièrement véhéments avant cela, ont, semble-t-il, jeté l’éponge pour se tourner vers d’autres combats plus porteurs, on peut penser que les chances que le recours engagé par TKMS, n’a que peu de chances d’aboutir, et qu’il sert surtout à faire peser un certain doute sur la validité du prix proposé par Naval group, dans les compétitions à venir.

Rmcm Programme Guerre Des Mines

Rmcm Programme Guerre Des Mines

Les Six Grands Batiments De Guerre Des Mines Néeralndais Auront Été Conçu Et Fabriqués Par Naval Group Et Eca.

Quoi qu’il en soit, avec cette décision parlementaire, et en anticipant une décision de justice favorable à l’arbitrage gouvernemental néerlandais, il apparait que la Koninklijke Marine aura confié deux des trois grands programmes navals du moment, au français Naval Group, que ce soit directement, avec les sous-marins Blacksword Barracuda du programme ORKA, ou indirectement, avec les grands navires de guerre des mines du programme rMCM.

Dans ces conditions, on peut comprendre les différents avis publiés dans la presse spécialisés Batave, au sujet des contreparties que la France pourrait faire à l’industrie de défense néerlandaise. Ce d’autant que la confiance de La Haye dans les équipements français a connu une nouvelle jeunesse ces derniers mois, comme la commande de 14 hélicoptères de manœuvre H225M Caracal pour les forces spéciales en octobre 2023.

Toutefois, la chose apparait plus simple à dire qu’à faire. En effet, l’industrie de défense néerlandaise excelle particulièrement dans deux domaines. Le premier est celui des radars et senseurs navals, avec Thales Nederland.

En 1990, le spécialiste néerlandais des radars Signaal a été racheté par le Français Thomson-CSF, devenu, depuis, Thales. L’entreprise produit certains radars navals et les systèmes IR les plus efficaces et largement répandus dans les marines mondiales, comme la gamme SMART-S et le NS-100. Difficile de toucher à cette coopération déjà parfaitement huilée et mutuellement bénéfique au sein du groupe Thales.

Frégate Défense Aérienne Forbin

Frégate Défense Aérienne Forbin

Le Radar S1850 Des Frégates Horizon De La Classe Forbin Est Une Evolution Du Smart-L De Thales Nederland.

Le second domaine d’excellence de la BITD néerlandaise, et celui de la construction navale, avec les chantiers navals du groupe Damen. Celui réalise, chaque année, un chiffre d’affaires de 2 à 2,5 Md€, et dispose de 32 chantiers navals. Il a récemment remporté d’importants succès dans le domaine militaire avec les corvettes de la famille SIGMA, acquises par les marines indonésiennes, marocaines, mexicaines et colombiennes.

Le groupe a également remporté, en janvier 2020, la conception des frégates F126 de la Bundesmarine allemande, avec les chantiers navals Blohm&Voss et Lurssen, passé de 4 à 6 navires en avril 2024, après que le ministère de la Défense a levé l’option attachée au contrat. Enfin, Damen conçoit et fabrique les unités majeures de surface de la Marine néerlandaise, et notamment les nouvelles M-fregates codéveloppées avec la Belgique.

Toutefois, Damen ayant fait le pari de l’offre conjointe avec Saab dans le cadre du programme ORKA, Naval Group n’a pas, et c’est compréhensible, intégré une coopération avancée avec ce groupe dans sa proposition et, en particulier, dans l’enveloppe budgétaire y étant attachée, celle-là même qui a été déterminante dans ce dossier.

L’opportunité de codévelopper avec Damen une frégate antiaérienne pour remplacer les frégates Horizon de la classe Forbin

Reste qu’une coopération avec Damen constituerait, certainement, l’axe le plus pertinent, pour mettre en œuvre une coopération de réciprocité avec l’industrie néerlandaise, et ce, en dépit des tensions qui ont parfois émaillé les relations entre les deux groupes.

Nouvelle Frégate Antiaérienne Marine Néeralndaise

Nouvelle Frégate Antiaérienne Marine Néeralndaise

le concept de frégate antiaérienne de nouvelle génération présentée en avril au parlement néerlandais par la Koninklijke Marine. Le navire pourra emporter jusqu’à 96 silos verticaux, soit autant que les DDG(x) américains.

Justement, la Marine néerlandaise a annoncé, il y a quelques semaines, le début des travaux de conception des frégates anti-aériennes qui devront remplacer les frégates de la classe De Zeven Provincien, actuellement en service.

Les quatre frégates néerlandaises, sont entrées en service de 2002 à 2005, et devront donc être remplacées entre 2032 et 2040, selon que la durée de vie des navires s’établit à 30 ou 35 ans. Or, sur cette période, la Marine nationale, elle aussi, va devoir remplacer deux de ses frégates antiaériennes, en l’occurrence, les frégates Horizon de la classe Forbin, entrées en service en 2008 et 2009.

Pour le ministère des Armées, et la Marine nationale, l’hypothèse de codévelopper les remplaçants de ces deux navires, avec un pays européen, s’avèrerait certainement un calcul pertinent.

En effet, rapporter la conception de ces navires clés sur une flotte de seulement deux navires, entrainerait des surcouts particulièrement élevés, d’autant que les opportunités d’exportation pour ces navires lourds et très onéreux, sont évidemment faibles. D’ailleurs, ni la France ni l’Italie ne sont parvenues à exporter le modèle Horizon.

Frégate Classe De Zeven Provincien

Frégate Classe De Zeven Provincien

Le Remplacement Des Frégates De La Classe De Zeven Provincien Constitue Peut-Être Une Opportunité Pour La France, Naval Group Et La Marine Nationale.

À l’inverse, si une coopération avec les Pays-Bas, et Damen, venait à être négociée, cela ramènerait les couts de conception sur six coques, quatre pour la Koninklijke Marine, et deux pour la Marine nationale, bien plus supportables.

En outre, une coopération franco-néerlandaise, à ce sujet, permettrait peut-être d’inciter la Marine néerlandaise à se tourner vers une missilerie surface-air européenne, avec le missile Aster et son évolution du programme Hydis, auquel, justement, participent les Pays-Bas, quitte, pour cela, à accepter de faire construire les navires aux Pays-Bas, ce qui représenterait, sans le moindre doute, un geste de coopération très apprécié à La Haye.

Concevoir une classe de destroyers d’assaut outre-mer avec les Pays-Bas

Bien évidemment, l’hypothèse d’aller faire construire les deux navires de surface combattant les plus puissants de la Marine nationale, aux Pays-Bas, risque de créer une levée de bouclier auprès de Naval group et de ses sous-traitants, même s’il s’agit de promouvoir l’utilisation d’équipements français, sur l’ensemble de la classe.

Toutefois, les économies réalisées, en matière de conception et d’études, permettrait à la Marine nationale et Naval group de lancer la conception d’une autre classe de navire, plus innovante, répondant à des besoins importants non couverts, et disposant d’un potentiel export sensiblement plus important, que ne le seront les futurs frégates antiaériennes franco-néerlandaises, le cas échéant.

Il s’agirait, en l’occurrence, de developper une classe de destroyers d’assaut, comparables, dans l’esprit, au programme Multi-Role Support Ship, ou MRSS, de la Royal Navy. Pour rappel, il s’agit, ici, d’un navire hybride, disposant, à la fois, de la puissance de feu d’une frégate, que ce soit vers la terre ou pour son autodéfense, et d’un radier et d’une plateforme aérienne permettant la projection aéro-amphibie, mais de manière plus réduite que concernant les PHA Mistral.

Mrss Fearless Steller Systems Royal NavyMrss Fearless Steller Systems Royal Navy
Le Projet Mrss Fearless Préfigure Ler Concept De Destroyer D’assaut Imaginé Par La Royal Navy.

Comme évoqué dans un précédent article, cette configuration originale répondrait très efficacement aux besoins de la Marine nationale, et plus largement, des Armées françaises, dans la zone outre-mer, en particulier dans le Pacifique et l’Océan Indien, voire dans l’Atlantique Sud.

De fait, la conception et la construction d’une telle classe de navire permettrait largement de compenser le déficit industriel lié au codéveloppement des remplaçants des frégates Forbin, avec les Pays-Bas, que ce soit pour les Bureaux d’études comme pour le site de Lorient. En outre, rien n’empêche que d’autres partenaires européens se joignent à ce programme, bien au contraire, pour peu que le pilotage du programme reste assuré par Naval Group.

De manière intéressante, d’ailleurs, la Marine néerlandaise pourrait y trouver un intérêt, même si elle a annoncé, conjointement au lancement du développement de ses nouvelles frégates antiaériennes, celui d’une nouvelle classe de LHD compacts, pour renouveler ses capacités aéro-amphibies.

En effet, la Koninklijke Marine est l’une des rares marines européennes, avec la Royal Navy et la Marine nationale, à avoir des déploiements outre-mer, en particulier dans les Caraïbes. Et ces destroyers d’assaut apporteraient une importante plus-value opérationnelle par la polyvalence de ses capacités.

Conclusion

On le voit, bien que contre-intuitives à priori, les opportunités pour Paris, comme pour Naval group et la Marine nationale, concernant l’approfondissement des coopérations en matière de construction navale militaire avec La Haye, Damen et la Marine néerlandaise, sont nombreuses.

Naval Group Lorient

Naval Group Lorient

la préservation des compétences indsutrielles du site de Lorient de Naval Group est un enjeu prioritaire pour le Ministère des Armées et la DGA.

C’est en particulier le programme de frégates lourdes antiaériennes, annoncée en avril par la Marine néerlandaise, qui représente le support le plus adapté pour simultanément optimiser les moyens de la Marine nationale, tout en anticipant les légitimes attentes néerlandaises pour un partage industriel direct ou induit, spécialement avec Damen, concernant le programme ORKA.

Pour autant, cette opportunité ne doit pas se faire au détriment de la préservation des compétences de conception et de fabrication de Naval group en matière de grands navires de surface combattants, et doit être associée à d’autres initiatives, destinée à faire d’un arbitrage initialement défavorable, un atout opérationnel pour la Marine nationale, et concurrentiel pour l’industriel français.

Pour autant, en liant les initiatives et les besoins, par exemple, en réinjectant les économies d’études réalisées au sujet du remplacement des Forbin, vers la conception d’une classe de destroyers d’assaut outre-mer, il est possible de trouver un équilibre mutuellement profitable pour l’ensemble des six acteurs concernés.

Reste que pour donner corps à une vision non linéaire comme ici développée, il est nécessaire d’accepter de concevoir la coopération de manière globale, et d’anticiper tant les besoins industriels et politiques à venir, que les besoins opérationnels émergents.

Article du 13 juin en version intégrale jusqu’au 28 juillet 2024

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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-07-21 12:33:20
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