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اخبار مترجمة :La Royal Navy va-t-elle concevoir le navire parfait pour la Marine nationale en zone indo-pacifique ?

Il y a quelques jours, le ministère de la Défense britannique annonçait le lancement du programme Multi-Role Support Ship, ou MRSS. Comme son nom ne l’indique pas, celui-ci prévoit de concevoir une nouvelle classe de navires d’assaut aéro-amphibie compacts, très bien armés, susceptibles de mener des opérations d’assaut à partir de la mer, de petite et moyenne amplitudes, seuls ou aux côtés d’une escorte.

Au travers de ce programme, Londres entend redonner, à la Royal Navy, des capacités de projection de puissance majeures, et surtout adaptées à la réalité, à venir, de la guerre amphibie, aux côtés d’autres efforts dans le domaine des navires logistiques, des escorteurs et des sous-marins.

L’un des bureaux d’études participant à ce programme, Steller Systems, a présenté, il y a quelques jours, sa vision de ce que pourrait être le programme MRSS, avec un modèle baptisé Fearless, du nom d’un des navires d’assaut clés de la reprise des Malouines, en 1982.

Particulièrement prometteur, ce modèle associe des capacités de combat naval, généralement embarquées à bord de destroyers ou de frégates, à des capacités d’assaut de type LPD.

Or, et quel que soit l’avenir de ce programme, alors que l’avenir du gouvernement Sunak, outre-Manche, semble plus que menacé, il apparait que ce concept, au-delà des besoins de la Royal Navy, serait également un atout de taille, mais pour la Marine nationale française, pour ses missions en zone indo-pacifique !

Lancé officiellement, il n’y a que quelques jours de cela, le programme MRSS devait, initialement, être mené conjointement par la Grande-Bretagne, et les Pays-Bas. Cependant, rapidement, il est apparu que les deux Marines, avaient des attentes incompatibles.

Royal Navy Mrss

Royal Navy Mrss

Premiers Visuels Diffusés Lors De L’annonce Du Programme De Lpd Commun Par La Grande-Bretagne Et Les Pays-Bas. Rapidement, Les Besoins Ont Divergé, Donnant Naissance À Deux Programmes Différents.

La Koninklijke Marine néerlandaise, attendait des navires de type LHD à pont droit, plus compacts que les Mistral français, mais relevant du même concept opérationnel, si ce n’est en augmentant, autant que possible, l’automatisation, pour parvenir à un équipage limité de 70 membres. Très faiblement armés, ces navires devront, en revanche, être systématiquement escortés, comme c’est le cas des Mistral.

La Royal Navy, de son côté, avait des ambitions radicalement différentes. Les six navires du programme MRSS, devront remplacer les deux LPD de la classe Albion, ainsi que les 3 RFA de la classe Bay, et le navire de soutien RFA Argus.

Surtout, ces navires seront conçus pour mener des opérations de projection de puissance réduites ou moyennes, par voie héliportée ou amphibie, parfois de manière autonome, et devront être en mesure d’apporter l’appui nécessaire aux forces déployées, en usant de ses propres capacités.

En d’autres termes, les MRSS, prévus pour entrer en service avant 2034, associeront les capacités d’assaut d’un LPD, un navire d’assaut aéro-amphibie disposant d’un pont aérien tronqué, et d’un radier, à un armement significatif, tant pour assurer sa propre protection, que pour soutenir les forces. Le terme de destroyer d’assaut aéro-amphibie, étant donné le tonnage du navire, qui dépassera, sans le moindre doute, les 10 000 tonnes, n’est donc certainement pas galvaudé.

Le bureau d’étude britannique Steller Systems, a été le premier à présenter un concept, concernant le programme MRSS, à l’occasion du Combined Naval Event (CNE) 2024, qui s’est déroulé à Farnborough du 21 au 23 mai.

Steller Systems Mrss Fearless

Steller Systems Mrss Fearless

Rendu Visuel Du Modèle Fearless Mrss De Steller Systems. Remarquer Les Modules De Mission, En Amont Du Hangard Aviation.

Baptisé MRSS Fearless, ce concept reprend, précisément, le concept de destroyer d’assaut aéro-amphibie. Long de 170 mètres pour un maitre bau de 27 mètres, le navire aura un déplacement avoisinant 15 000 tonnes, lui permettant d’accueillir, dans sa zone de transport et de transbordement, 800 mètres linéaires de véhicules et matériels.

Son radier atteint 20 mètres de long, pour une capacité de levage de 30 tonnes, suffisantes pour de nombreux modèles de navires de débarquement. Sa partie aviation, relativement limitée, permet de mettre en œuvre un hélicoptère moyen, type EW101 Merlin, à la fois, alors que deux hangars semblent permettre de transporter deux de ces appareils simultanément.

L’avant du navire n’a rien à envier aux frégates moyennes ou lourdes modernes, avec un canon de 127 mm ou 76 mm, ainsi que 4 systèmes VLS, pour 32 silos. Un second canon (76 mm ?), est déployé sur le roof du hangar aviation, alors que deux systèmes CIWS Phalanx flanquent le navire de part et d’autres, comme deux canons de 20 mm téléopérés.

Dans la mesure où rien n’indique que le navire emporte un radar 3D de grande puissance, on peut supposer que les silos serviront à des missiles à courte à moyenne portée antiaériens, comme l’ESSM ou le CAMM, les deux pouvant être embarqués par quatre dans un silo Mk41. De fait, le Fearless devrait pouvoir aligner un arsenal de 128 missiles antiaériens, sauf si une partie des silos était dédiée à des capacités de frappe vers la terre, ce qui n’est pas à exclure.

Fearless Maquette Combined Naval Event 2024

Fearless Maquette Combined Naval Event 2024

Maquette du Fearless MRSS lors de la conférence CNE 24

La zone centrale du navire, semble avoir été conçue pour accueillir des modules de mission sous forme de conteneurs. Cet aspect est d’ailleurs confirmé dans le communiqué de presse diffusé par Steller Systems.

De manière intéressante, le Fearless est conçu autour une coque catamaran. Selon le bureau d’études, cette approche lui permettrait d’atteindre et maintenir une vitesse supérieure à 30 nœuds, tout en réduisant sa consommation de carburant, et en améliorant sa stabilité pour les manœuvres amphibies et de déploiement-récupération des drones navals.

Le destroyer d’assaut, un concept à contre-courant des flottes amphibies modernes

Il ne fait aucun doute que le Fearless, présenté par Steller Systems, mérite certainement encore beaucoup de travaux et d’études, avant de pouvoir, effectivement, se présenter comme une approche fiable. Toutefois, l’approche proposée dévoile des caractéristiques originales, en rupture avec la conception des grands navires d’assaut amphibie ces dernières années.

En effet, avec la diffusion des missiles antinavires, la tendance observée, avec l’arrivée des LHD, repose sur de grands navires à pont droit, destinés à opérer sous le couvert de l’horizon, en associant les capacités de transport des matériels lourds par les barges et aéroglisseurs, et le flux logistique et humain, par les hélicoptères.

Le Fearless, lui, est conçu pour s’approcher des cotes, de sorte à permettre des rotations amphibies courtes, et pour soutenir, le cas échéant, les forces débarquées, par son propre armement naval, notamment son artillerie (d’où la présence de deux canons ?).

Artwork Fearless MrssArtwork Fearless Mrss
Illustration De La Manoeuvre Amphibie Du Fearless Mrss. Remarquez L’etroitesse Du Pont Aviation, Ne Permettant De Lancer Qu’un Appareil À La Fois.

De fait, le navire dispose de dispositifs d’autodéfense, particulièrement contre les drones et les missiles, particulièrement denses, même si de courte portée. La vitesse du navire, et son architecture spécifique, font d’ailleurs penser qu’il est davantage conçu pour opérer coup de forces ou déploiement des commandos, que pour des assauts amphibies massifs.

Pour autant, cette approche brille par sa flexibilité. Ainsi, au-delà de la mission aéro-amphibie, le Fearless, par son armement, son aviation embarquée et ses modules de mission, pourrait être apte à mener un large éventail de missions offensives ou défensives, y compris les plus complexes, comme la guerre des mines, la lutte anti-sous-marine ou anti-navire, voire la frappe vers la terre.

Une réponse aux besoins de la Marine nationale dans la zone indo-pacifique ?

Cette flexibilité viendra, certainement, élargir le potentiel de réponse opérationnel de la Royal Navy, dans les années et décennies à venir. Mais cette approche, semble, également, particulièrement répondre aux besoins d’une autre marine européenne, dont les ambitions et obligations mondiales, se satisferaient assurément d’un bâtiment offrant ce type de capacités.

En effet, la Marine Nationale française doit assurer la protection de la plus grande zone économique exclusive de la planète, qui s’étend sur 11 millions de km². En outre, une grande partie de cette ZEE, mais aussi des populations et territoires ultramarins français, se situent dans la zone indo-pacifique, la plus distante de la métropole et du gros de la flotte française.

Jusqu’à présent, la protection de ces espaces et populations, était assuré par des patrouilleurs, assurant des missions de garde-côtes, et 6 frégates de surveillance, des navires de second rang, faiblement armés, mais disposant des moyens adaptés à la réalité des tensions internationales de 1992 à 2020.

Classe Floreal

Classe Floreal

Les Frégates De Surveillance Françaises De La Classe Floreal Devraient Être Remplacées Par Des Corvettes Gowind D’ici À 2034.

Si, il y a quelques jours, Naval group a indiqué que les Floréal seront remplacés, dans les années à venir, par des corvettes Gowind, des navires bien mieux armés et aux capacités opérationnelles très supérieures aux Floréal, ces navires ne seront pas en mesure de résoudre l’ensemble des enjeux opérationnels qui se dessinent dans la Pacifique et l’Océan Indien.

En particulier, les corvettes n’auront pas la possibilité de jouer un rôle de navire d’appui, ou de déplacer des forces, voire d’organiser un réseau défensif, le cas échéant, ce qu’un destroyer d’assaut, proche du concept évoqué ici, permettrait de faire.

Ainsi, un destroyer d’assaut déployé autour de la Nouvelle-Calédonie et un, de la Réunion, viendraient sensiblement renforcer le potentiel dissuasif du dispositif opérationnel français déployé pour la protection de ces espaces ultra-marins dans le Pacifique et l’Océan indien, y compris face à des marines de premier rang, ce qui apparait, aujourd’hui, comme un impératif à caractère immédiat.

Dans le même temps, ils étendraient, de manière significative, les options opérationnelles de la Marine nationale, et plus largement, des armées françaises, sur ces territoires, tout en renforçant considérablement, la crédibilité régionale de la France.

Un modèle à fort potentiel à l’exportation

Bien évidemment, il ne serait pas question, ici, que la France se tourne vers un navire de conception britannique, et encore moins de tenter un nouveau programme en coopération avec Londres, étant donné les échecs successifs des programmes franco-britanniques dans le domaine naval, ces dernières décennies (Porte-avions, destroyers antiaériens…).

Toutefois, si la conception d’un tel navire, aura nécessairement un cout pour la Marine nationale, le modèle pourrait avoir, quant à lui, une grande attractivité, sur la scène internationale, surtout s’il parvient à maintenir ses couts de construction sous contrôle.

Lhd Al Fulk Qatar Fincantieri

Lhd Al Fulk Qatar Fincantieri

Le Lhd Compact Al Fulk De Marine Qatari, Représente Une Vision De Ce Que Peut Être Un Destroyer D’assaut, Bien Que Limité Dans De Nombreux Aspects.

En effet, de nombreuses marines n’ont pas les moyens de se doter simultanément de navires d’assaut de grande taille, comme les LHD, des capacités d’escortes requises, et de la flotte et des forces de débarquement, pour en exploiter le plein potentiel.

Ainsi, par sa polyvalence, son autonomie opérationnelle, et ses contraintes limitées, un destroyer amphibie proche de ce concept, répondrait aux besoins de nombreuses marines émergentes dans ce domaine, comme aux Émirats arabes unis et en Arabie Saoudite, au Moyen-Orient ; la Malaisie, les Philippines et la Nouvelle-Zélande, dans le Pacifique ; le Brésil, l’Argentine ou le Chili, en Amérique du Sud ; le Maroc et le Nigéria en Afrique, mais aussi la Pologne, les Pays baltes, la Croatie et certainement, la Grèce, en Europe, pour ne parler que des pays les plus accessibles pour Naval Group.

De fait, se positionner rapidement, sur ce marché qui ne manquera pas d’émerger, garantirait certainement des contrats significatifs pour la BITD française, largement suffisants pour compenser les investissements requis pour la conception et la construction des deux ou trois destroyers d’assaut nécessaires pour parfaire le dispositif naval français dans la zone indo-pacifique.

Article du 23 mai en version intégrale jusqu’au 7 aout 2023

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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-07-31 19:32:48
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