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اخبار مترجمة :Le Congrès américain veut une nouvelle Corvette pour l’US Navy

Le Congrès américain a enjoint l’US Navy à étudier la possibilité de rapidement concevoir et fabriquer une nouvelle classe de corvette, ou Small Combattant Ship, pour palier les retards et les critiques concernant la classe de frégates Constellation, face au retrait des croiseurs Ticonderoga et à l’inefficacité opérationnelle des LCS.

Pour les sénateurs américains, il est, en effet, nécessaire de mettre en œuvre des solutions à court terme, pour compenser en partie le retrait de nombreuses coques planifié dans les années à venir, entrainant, entre autres choses, une chute vertigineuse du nombre de VLS disponibles pour l’US Navy, si elle devait faire face à la Marine chinoise, ou à diviser ses forces pour intervenir sur plusieurs théâtres simultanément.

Le Congrès américain très inquiet des conséquences du retrait des derniers croiseurs Ticonderoga et SSGN Ohio de l’US Navy

Ces dernières années, de nombreuses voix, au Congrès américain, se sont élevées pour alerter sur la trajectoire préoccupante de la flotte de surface de l’US Navy, que ce soit en termes de nombre de coques ou de VLS (Systèmes de lancement vertical de missiles), face à la montée en puissance de la flotte chinoise, comme pour répondre à la multiplication des points chauds sur la planète.

Congrès américain Comité des forces armées du sénat

Congrès américain Comité des forces armées du sénat

Le Congrès américain s’inquiete de la baisse du nombre des coques et de VLS de l’US Navy d’ici à 2030, et commande à l’US Navy d’étudier des solutions paliatives interimaires, comme la construction d’une nouvelle corvette oceanique.

En effet, d’ici à 2030, l’US Navy va devoir retirer du service l’ensemble des croiseurs Ticonderoga restant, chacun emportant 122 silos, ainsi que les quatre sous-marins nucléaires lance-missiles SSGN de la classe Ohio, avec 154 missiles de croisière Tomahawk chacun.

À partir de 2027, elle devra également entamer le retrait des vingt premiers destroyers de la classe Arleigh Burke Flight I, armés de 92 silos, alors que seule une quinzaine des quarante LCS construites, restera effectivement en service à cette date, principalement pour des missions de guerre des mines, avec le retrait des chasseurs de mines de la classe Avenger.

Ainsi, pour la seule année fiscale 2025, qui s’étale de novembre 2024 à la fin octobre 2025, l’US Navy prévoit de retirer du service 19 navires de combat, alors que seules six nouvelles coques seront admises au service.

Les rapports critiques s’accumulent sur la conduite du programme de frégates USS Constellation par l’US Navy

Une des causes de ce décrochage de l’US Navy, en termes de nombre de navires comme de VLS, en particulier face à la Marine chinoise, n’est autre que la mauvaise conduite de programmes, mise en œuvre par l’US Navy, pour les nouvelles frégates de la classe Constellation.

CGI classe Constellation US NavyCGI classe Constellation US Navy
les rapports critiquant la conduite du programme Constellation par l’US Navy se sont accumulés ces derniers mois. La frégate américaine n’a plus que 15 % des composants provenant de la Fremme italienne initiale.

En effet, plusieurs rapports, émanant à la fois d’un audit interne commandé par le Secretaire à la Navy, des services d’audits du Congrès, et du GAO, l’équivalent US de la cour des Comptes, pointent les nombreuses aberrations constatées dans ce programme et dans sa conduite par l’US Navy elle-même.

Un précédent article a été consacré à ce sujet. Il montre, notamment, les effets délétères de l’excès de spécifications et l’empilement des exigences de la part de l’US Navy, ayant engendré trois années de retard dans la livraison de la première frégate, passée de 2026 à 2029.

En outre, alors que le FREMM de Fincantieri avait été retenue initialement, précisément pour concevoir et fabriquer rapidement un navire économique et facile à produire, il ne reste, aujourd’hui, que 15 % de la FREMM italienne, dans la nouvelle constellation américaine.

De fait, là où l’US Navy devait précisément être en mesure de s’appuyer sur ce programme pour structurer sa réponse à la montée en puissance rapide de la flotte chinoise, qui admet au service une trentaine de navires, dont une dizaine de destroyers et frégates chaque année, celui-ci ne livrera, au mieux, qu’une seule frégate en 2029, et une, en 2030.

Une nouvelle corvette pour palier l’inefficacité des LCS et le retard des frégates Constellation

Il est certainement trop tard, aujourd’hui, pour faire marche arrière sur le programme Constellation. C’est la raison pour laquelle le Comite des forces armées du Sénat, a demandé à l’US Navy d’étudier, en urgence, plusieurs solutions intérimaires, destinées à augmenter rapidement le nombre de coques et de missiles disponibles, en particulier sur la seconde moitié de la décennie en cours.

Lancement LCS N°7 USS Detroit Marinette Shipyard

Lancement LCS N°7 USS Detroit Marinette Shipyard

D’ici à la fin de la decennie, l’US navy ne veut garder en service qu’une quinzaine de LCS, principalement pour mener des missions de guerre des mines.

Parmi les pistes évoquées, le Sénat propose de créer une version dotée d’un équipage des futurs grands navires de combat sans équipage, ou Large Unmanned Surface Vessel (LUSV), qui doivent épauler les destroyers américains lors de la prochaine décennie.

Cette solution permettrait, notamment, de tester l’efficacité de l’ensemble des systèmes, en dehors des capacités robotisées, et ainsi de participer activement à la fiabilisation de ces navires robotisés, tout en augmentant le nombre de coques et la puissance de feu de la flotte de surface de l’US Navy.

Le Sénat propose, également, d’armer les navires de soutien et d’assaut de l’US Navy, de missiles venant compenser la diminution prévue du nombre de VLS avec le retrait des Ticonderoga et des Ohio, en particulier pour ce qui concerne les capacités de frappe avec les missiles de croisière Tomahawk.

Surtout, les sénateurs demandent à l’US Navy, d’étudier la possibilité de concevoir et construire rapidement une nouvelle classe de Small Surface Combattant, catégorie qui accueille aujourd’hui les LCS. Concrètement, il s’agirait, ici, de concevoir et produire sur un calendrier raccourci, une flotte de Corvettes à capacités océaniques.

Sea Hunter USV Us Navy

Sea Hunter USV Us Navy

L’US Navy attend beaucoup de sa flotte robotisée. Cependant, ces navires n’entreront en service qu’à compter de la seconde moitié de la decennie prochaine.

Pour ce faire, le Sénat recommande de se tourner vers un modèle existant, robuste et fiabilisé, pour produire rapidement, avec un nombre le plus réduit possible de modifications, des navires économiques armés, venant prestement compenser le déficit de coques et de VLS de l’US Navy dans les années à venir.

Quel modèle de corvettes est-il envisageable pour répondre aux besoins de l’US Navy ?

Il existe, en occident, plusieurs modèles de corvettes à capacités océaniques, susceptibles de répondre aux besoins et impératifs exprimés par le Sénat américain, et susceptibles d’apporter, effectivement, une plus-value numérique, en matière d’escorte et de puissance de feu, à l’US Navy, avec des couts réduits et des délais de production réduits.

Sigma, Meko A200, Gowind 2500… : une offre européenne riche et variée

En Europe, la plupart des grands groupes industriels navals proposent ce type de navires. Ainsi, le néerlandais Damen propose les corvettes SIGMA 9xxx, d’une longueur de 90 à 100 mètres, susceptibles d’effectuer des missions de lutte anti-navire et anti-sous-marine, et d’emporter jusqu’à 16 silos verticaux.

Avec la Meko A200, l’allemand TKMS propose une frégate légère de 118 m et 3 700 tonnes, capable de mettre en œuvre jusqu’au 32 silos verticaux, et de mettre en œuvre deux hélicoptères moyens, ou un hélicoptère lourd et un drone.

Meko A200 algerie

Meko A200 algerie

Meko 1200 algerienne

L’italien Fincantieri, propose pour sa part les corvettes de la classe Al Zubarah quatari, longues de 107 mètres pour un déplacement de 3200 tonnes, armées de 2 VLS Sylver 50 et de 16 missiles antiaériens à longue portée Aster 30. Elles pourraient ainsi, aisément, passer sur deux VLS Mk41, pour 16 silos tactiques et 64 missiles antiaériens ESSM.

C’est aussi le cas des corvettes de la classe Gowind 2500 du français Naval Group, déplaçant 2500 à 2700 tonnes, et armées de 16 silos verticaux pour missiles VL Mica NG, ou de 2 VLS MK41 pour 64 missiles ESSM. Cette corvette dispose, en outre, d’excellentes capacités anti-sous-marines, avec un sonar de coque et un sonar tracté à profondeur variable.

Daegu et FFM Mogami : les corvettes et frégates légères asiatiques offrent des alternatives pertinentes

En Asie, les corvettes sud-coréennes de la classe Daegu, proposent, elles aussi, des capacités et dimensions similaires, avec un déplacement de 3500 tonnes en charge, et un armement composé d’un VLS à 16 silos, et, chose rare pour ce type d navire, d’un canon naval de 127 mm.

Corvette Daegu corée du sud

Corvette Daegu corée du sud

Corvette classe Daegu sud-coréenne

Bien que plus imposantes, avec un déplacement de 5.500 tonnes en charge, les frégates de la classe FFM Mogami japonaises, pourraient également être considérées par l’US Navy, car rapides à produire et économiques, à moins de 500 m$ l’unité. Elles emportent un armement comparable aux Daegu sud-coréennes.

La corvette MMSC de Lockheed Martin, ses qualités et ses défauts

Toutefois, le modèle le plus probable, si l’US Navy devait se lancer dans la fabrication d’une corvette à fonction intérimaire, serait certainement la Multi-Mission Surface Combatant (MMSC), vendue par Lockheed Martin à l’Arabie Saoudite en 2020.

Dérivé des LCS de la classe Freedom, les MMSC sont plus imposantes, et emportent un armement plus conséquent, avec 8 silos Mk41 pour 32 missiles ESSM. Si elles souffrent, assurément, de l’image détériorée des LCS de la classe Freedom, elles présenteraient, en revanche, l’avantage d’une certaine homogénéité des systèmes embarqués avec ces navires déjà en service au sein de l’US Navy, permettant d’en simplifier la maintenance et la formation des équipages.

MMSC Lockheed Martin Arabie saoudite

MMSC Lockheed Martin Arabie saoudite

Corvette MMSC dérivée des LCS classe Freedom, dont 4 exemplaires ont été commandées par la Marine saoudienne

Néanmoins, force est de constater que ces navires offrent des capacités inférieures à celles des modèles européens ou asiatiques, et qu’elles sont, également, plus onéreuses à produire. Raison pour laquelle, aucune marine, en dehors de l’Arabie Saoudite, dans un accord plus politique qu’opérationnel, ne s’est tournée vers cette classe depuis, alors que les corvettes européennes et asiatiques ont remporté plusieurs succès commerciaux, depuis.

Une révolution copernicienne du pilotage industriel de l’US Navy indispensable pour espérer relever le défi chinois et la multiplication des points chauds

Reste que le lancement d’une nouvelle classe de corvettes, fut-elle achetée « sur étagère » auprès d’un allié, n’est que la conséquence des nombreuses difficultés observées dans les récents programmes de l’US Navy concernant sa flotte de surface combattante.

Ainsi, les 4 derniers grands programmes, CG(x), Zumwalt, LCS et Constellation, dans ce domaine, ont été marqués par d’importants difficultés, parfois par des échecs aussi couteux que retentissants.

De fait, même un programme intérimaire, lancé en urgence, risque fort de rencontrer le même destin que ses ascendants, avec des couts et des délais ayant une fâcheuse tendance à grandir plus rapidement que le mécontentement public après l’annonce d’une hausse d’impôts.

chantiers navals Arliegh burke

chantiers navals Arliegh burke

La construction navale représente, aujourd’hui, le point faible de l’US Navy face au défi chinois.

Il est donc indispensable, avant toute chose, de profondément refonder le pilotage des programmes industriels menés par l’US Navy et, au-delà, de mener une profonde réflexion, à moyen termes, pour transformer l’outil industriel, les procédures de passation et de suivi de marchés, et surtout de prendre une réelle distance avec l’empilement des expressions de besoins et des ambitions technologiques venant, au final, lourdement handicaper les capacités opérationnelles de la flotte américaine.

Pour autant, lorsqu’il s’agit d’une administration aussi massive que l’US Navy, alors que les officiers qui sont aujourd’hui en position de décision, ont baigné pendant deux décennies dans un bain technologiste délétère, de tels changements, touchant jusqu’à la propre conception intellectuelle sur la manière de mener un programme, seront certainement très difficiles à mettre en œuvre, sur un calendrier resserré.

Conclusion

C’est pourtant bien là que se situe, très certainement, la clé du futur rapport de forces qui se dessine dans la zone indo-pacifique entre l’US Navy et ses alliés, d’un côté, la Chine et la Russie, de l’autre.

En effet, l’avantage qui est encore le sien, face à la Marine chinoise, et qui repose, surtout, sur l’antériorité de la flotte de haute mer américaine, ainsi que sur ses capacités sous-marines et aéronavales, ne durera plus longtemps, alors que les chantiers navals lancent, chaque année, trois à quatre fois plus de destroyers et frégates, et sept fois plus d’unités navales, que leurs homologues américains.

Toute la question, aujourd’hui, est de savoir si l’US Navy, et avec elle, l’industrie navale militaire américaine, même sous la pression du Congrès, sauront franchir cette étape pour de réinventer, et, effectivement, relever le défi chinois, ou si, engoncer dans un certain confort intellectuel, les résistances seront trop fortes pour le permettre, entrainant, à une échéance de dix à quinze ans, le déclassement des forces navales américaines, au sommet du podium mondial.

Article du 12 juillet en version intégrale jusqu’au 1ᵉʳ septembre 2024

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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-08-25 12:37:24
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