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اخبار مترجمة :Le programme NGAD repart de 0 face à l’accélération du tempo technologique Défense

Après avoir suspendu le programme NGAD de chasseur de 6ᵉ génération, l’US Air Force va-t-elle s’engager dans une révolution copernicienne dans sa façon de concevoir et piloter ses programmes d’avions de combat, et plus généralement, des systèmes de combat aériens du futur ?

C’est en substance ce que l’on peut comprendre des déclarations récentes faites par le général James Slife, vice-chef d’état-major de l’US Air Force, et par Andrew Hunter, vice-Secrétaire à l’Air Force, en charge des acquisitions, à l’occasion de la Defense News Conférence, qui s’est tenue le 4 septembre à Arlington, en Virginie.

En effet, non seulement les deux hommes ont-ils confirmé la suspension du programme NGAD, en partie pour des raisons budgétaires, mais ils ont surtout indiqué que l’US Air Force remettait profondément en cause les objectifs définis en 2015 pour ce programme, les jugeant désormais obsolètes.

Cette mesure, aussi spectaculaire qu’inattendue, doit permettre de repenser les objectifs du programme, donc la manière d’y parvenir, mais également de prendre en considération l’évolution, à présent très rapide des technologies de défense, américaines, alliées comme adverses, ne permettant plus de développer des programmes sur des calendriers étendus, comme précédemment.

Quels sont donc ces nouveaux paradigmes de pilotage des grands programmes industriels concernant le combat aérien du futur, qui émergent de cette prise de conscience américaine ? Et dans quelle mesure, cette révolution qui se profile, va-t-elle affecter les deux programmes SCAF et GCAP, qui se voulaient les pendants européens du NGAD ?

L’US Air Force veut repartir d’une page vierge pour imaginer le programme NGAD

Lancé en 2015, le programme NGAD, pour Next Generation Air Dominance, vise à concevoir un système de systèmes destiné à garantir la suprématie aérienne de l’US Air Force, à partir de 2030. S’il se compose de nombreux systèmes, allant d’un cloud de combat à des drones de type Loyal Wingmen, NGAD est avant tout centré autour d’un nouvel avion de combat de 6ᵉ génération, présenté par l’US Air Force comme le successeur du F-22 Raptor.

Programme Ngad Vision Lockheed Martin

Vue D’artiste Du Programme Ngad Par Lockheed Martin

En juin 2024, tous attendaient que l’US Air Force annonce le ou les noms des industriels qui seraient en charge de concevoir le démonstrateur principal de ce programme, destiné à préparer la conception des prototypes, puis des avions de combat eux-mêmes, sachant que le calendrier restait fixé sur une entrée en service en 2030, au plus tard.

La surprise fut donc totale lorsqu’à la mi-juin, le chef d’état-major de l’US Air Force, le général David Allvin, laissa entendre que ce programme était désormais remis en question, principalement en raison des dérapages budgétaires de certains programmes clés, tel le missile ICBM LGM-35 Sentinel, dont l’enveloppe budgétaire avait presque doublé, passant de 77,7 Md$ en 2020, à 140 Md$ en mai 2024.

Rapidement, toutefois, une seconde explication est apparue, expliquant les réserves exprimées au sujet de NGAD. En effet, l’US Air Force semblait remettre en question les fondements mêmes du programme, ses objectifs, ses arbitrages technologiques et leurs conséquences sur le prix planifié de l’appareil, estimé autour de 250 m$, en mettant en avant le rôle dorénavant central des drones de combat dans le combat aérien moderne.

Quoi qu’il en soit, à la fin du mois juillet, le général Allvin annonça que NGAD était suspendu, et que l’US Air Force allait mettre à profit le temps supplémentaire qui lui sera donné pour étudier la pertinence des paradigmes qui structurent ce programme.

Visiblement, les réserves initiales, exprimées en juillet, ont été confortées au cours du mois suivant. En effet, à l’occasion de la Conférence Defense News, qui s’est tenue le 4 septembre à Arlington, en Virginie, le n° 2 de l’US Air Force, le général Slife, ainsi que le tzar des acquisitions, Andrew Hunter, ont dressé un tableau du programme, radicalement différent de ce qu’il était il y a juste trois mois.

« Cela peut impliquer une plate-forme de chasse habitée de sixième génération, mais nous sommes revenus en arrière, en quelque sorte, et nous regardons, vous savez, depuis le début. » a déclaré le général Slife. Dit autrement, l’US Air Force va repartir d’une page blanche, pour concevoir son programme NGAD.

La technologie a évolué trop vite pour garder le NGAD sur une trajectoire pertinente

Si les contraintes budgétaires ont très probablement joué un rôle dans la décision initiale de suspendre le programme, c’est avant tout l’évolution très rapide des technologies de défense, et leur utilisation potentielle en matière de guerre aérienne, qui désormais structurent ce reboot.

Chasseur De 6ᵉ Génération Et Drones-Ngad-Vue-Artiste
Chasseur De 6ᵉ Génération Et Drones Du Programme Ngad

« Notre base technologique a progressé de manière plus rapide que prévu » a indiqué le général Slife, avant d’ajouter « Certaines capacités que nous avons désormais, que nous voudrions peut-être embarquer dans cet espace de mission à l’avenir, n’avaient pas été intégrées lorsque nous avons commencé avec le système NGAD »

À ce sujet, l’officier américain a expliqué que l’utilisation des drones du combat, développés aujourd’hui dans le cadre du programme CCA (Collaborative Combat Aircraft), n’était pas au cœur du cahier des charges du programme NGAD lorsque celui-ci a été conçu, alors que cette fonction est à présent centrale dans la planification opérationnelle et technologique de l’US Air Force.

Plus généralement, il apparait, dans les déclarations récentes des officiels de l’USAF, que l’accélération constatée du tempo technologique, depuis quelques années, a surpris la planification américaine, obligeant à prendre certaines mesures radicales, comme le reboot du programme NGAD, à six ans de son entrée en service, en menant une réflexion qui pourrait même aboutir à la création d’un système entièrement dénué de systèmes pilotés.

Dès lors, il est indispensable, pour l’US Air Force, de remettre en cause certains paradigmes centraux, appliqués ces dernières années pour la conception des programmes F-22, F-35 ou B-21, permettant de s’engager dans des conceptions complexes sur des calendriers à rallonge, avec un budget malléable (surtout à la hausse), pour revenir à des cycles beaucoup plus courts, de conception comme de vie opérationnelle.

Il n’est donc guère étonnant, dans ce contexte, que les principes définis par le Dr Roper, le prédécesseur d’Andrew Hunter, réapparaissent désormais, puisqu’ils semblent répondre assez efficacement aux nouvelles contraintes constatées à ce sujet, notamment en termes de contraintes budgétaires, et de tempo technologique.

Le tempo technologique impose une réduction des cycles de développement et de vie opérationnelle des systèmes de combat aérien

Il faudra certainement attendre plusieurs mois pour prendre la pleine mesure du bouleversement en cours au sein de l’US Air Force dans ce domaine, et pour se faire une idée de ce que sera effectivement le programme NGAD, ainsi que sur la manière dont il sera effectivement conçu.

F-86 Sabre Us Air Force

Considéré Comme Le Meilleur Avion De Chasse En 1951 Lors De La Guerre De Corée, Le F-86 Était Obsolète Dès Le Début Des Années 60

Pour autant, une conclusion semble aujourd’hui s’imposer, dans la vision des planificateurs américains : le tempo technologique est à présent trop soutenu, pour pouvoir efficacement concevoir des grands programmes comme NGAD, sur un calendrier d’une dizaine ou d’une quinzaine d’années, le résultat, à ce moment-là, ne correspondant très certainement plus aux besoins du moment, qui auront alors sensiblement évolués.

Ce constat fait écho à une situation similaire qui prévalait il y a 70 ans, au début de la guerre froide/ Ainsi, les appareils qui entrèrent en service au début des années 50, comme le F-86 Sabre ou le F-9F Panther, se sont retrouvés très rapidement totalement obsolètes par l’arrivée de nouveaux chasseurs, supersoniques et armés de missiles, seulement dix ans plus tard, comme le F-4 Phantom II ou le Mirage III.

À cette époque, les très rapides progrès dans le domaine des turboréacteurs, des radars, des missiles ou, encore, des matériaux et de l’aérodynamique, entrainaient une évolution tout aussi rapide de la réalité de la guerre aérienne.

Aujourd’hui, ce sont les progrès dans le domaine des drones, de l’intelligence artificielle, du spatial et du quantique, qui conditionnent ce tempo technologique tout aussi soutenu, et qui entrainent un bouleversement continu et, en grande partie, imprévisible au-delà d’un horizon relativement proche, de la guerre aérienne, et donc de la conception des systèmes d’arme qui la feront.

Les programmes SCAF et GCAP souffrent-ils des mêmes maux que NGAD ?

De toute évidence, l’US Air Force se prépare activement à cette nouvelle réalité, en remettant en cause l’un de ses programmes phares, le NGAD. Or, en Europe, deux autres programmes, lancés en 2017, peu de temps après NGAD, partagent les mêmes paradigmes que celui-ci. Sont-ils, dès lors, eux aussi, en passe d’obsolescence ?

Qu’il s’agisse du programme SCAF (Système de combat aérien du Futur, qui rassemble l’Allemagne, l’Espagne et la France, avec la Belgique comme membre observateur), ou le programme GCAP (Global Combat Air Programme, lancé par la Grande-Bretagne, et rejoint par l’Italie et le Japon), les deux programmes européens sont conçus selon une logique très proche de celle de NGAD.

Programme Gcap

Vue D’artiste Du Chasseur Tempest Du Programme Gcap

Ils doivent, en effet, concevoir un système de systèmes plus ou moins riche, centré autour d’un avion de combat piloté de 6ᵉ génération, le NGF (Next Generation Fighter) pour SCAF, et le Tempest pour GCAP, pour remplacer les avions de combat actuels dans leurs missions : Eurofighter Typhoon (Allemagne, Italie, Espagne et Grande-Bretagne), Rafale (France) et F-2 (Japon).

Comme NGAD, en outre, ils ont de très grandes ambitions technologiques, justifiant d’un saut générationnel vers la 6ᵉ génération des avions de combat. Ils doivent, par ailleurs, rester en service pendant plusieurs décennies, et sont développés sur un calendrier particulièrement long, avec une entrée en service autour de 2035 pour le Tempest, et 2040 pour NGF.

De fait, les constats qui ont amené l’US Air Force à remettre à plat leur programme NGAD, s’appliquent très certainement, de la même manière, aux deux programmes européens, en particulier concernant l’évolution rapide des technologies, ne permettant plus de se faire une idée efficace de la guerre aérienne au-delà de 15 à 20 ans, c’est-à-dire le temps de développement de ces programmes.

En conséquence, les décisions radicales qui semblent devoir être prises, outre Atlantique, concernant le programme NGAD, mais aussi le programme F/A-XX de l’US Navy, lui aussi, suspendu de fait, devrait amener les deux programmes européens, à s’interroger, objectivement, sur la pertinence de ce qui est entrepris.

Spécifiquement, il serait certainement utile de confronter les objectifs actuellement visés en termes de moyens, de performances, de prix, de technologies et de contraintes, avec la vision qui émergera, à tort ou à raison, de la réflexion structurante qui incube au Pentagone aujourd’hui.

Surtout, il conviendra d’exclure de cette réflexion, l’ensemble des aspects parasites, comme l’aspect symbolique ou politique de la coopération européenne ou les attentes des industriels, afin de porter un regard parfaitement objectif sur ces programmes, qui mobilisent d’importants crédits, et qui structurent l’avenir de plusieurs des principales forces aériennes européennes.

À quoi devrait ressembler un programme de système de combat aérien moderne aujourd’hui ?

S’il faudra certainement attendre les conclusions de l’US Air Force au sujet du programme NGAD, pour comprendre pleinement les paradigmes qui émergeront outre-atlantique, dans ce domaine, il est toutefois possible, sur la base des éléments d’ores et déjà disponibles, de faire un portrait-robot, d’un programme de système de combat aérien moderne, pouvant répondre aux contraintes identifiées.

High-Tech Defense Drone Anduril Cca

Drone De Combat Loyal Wingmen Développé Par Anduril Pour Le Programme Cca De L’us Air Force

En premier lieu, il apparait que si la prévisibilité efficace, en matière de guerre aérienne, se limite à une vingtaine d’années, il semble évident que le développement d’un programme de système de combat moderne, ne devrait pas s’étaler sur plus de quelques années, cinq ans semblant un compromis raisonnable, car il permet au système d’avoir une durée de vie efficace d’une quinzaine d’années.

Des délais aussi courts ne permettent plus de developper, au sein d’un programme de système de combat aérien, les nouvelles technologies qui seront embarquées. Celles-ci devront donc être développées dans des programmes de démonstrateurs et de maturation technologique, le système de combat faisant la synthèse des technologies disponibles au moment de sa conception.

Une durée de vie opérationnelle efficace aussi courte, oblige également à contenir les couts de développement et les couts de fabrication des systèmes de combat aérien, sous contrôle. Il n’est évidemment pas raisonnable de dépenser plusieurs centaines de millions de $ pour un appareil, qui sera obsolète au bout de 15 ans.

Ce tempo raccourci élimine, de fait, la notion de pas générationnel des avions de combat, et de leurs systèmes, puisque l’évolution sera continue et étalée sur plusieurs systèmes consécutifs. À l’instar de la doctrine appliquée par Marcel Dassault en son temps, cela suppose qu’un nouvel appareil n’embarquera qu’un nombre limité de nouvelles technologies, dont l’efficacité sera garantie et la maturité suffisante, pour éliminer les risques industriels.

Ngf Programme Scaf

Le Ngf Du Programme Scaf Européen A De Nombreux Points Communs Conceptuels Avec Le Chasseur De 6Ème Génération Du Programme Ngad Américain.

Enfin, l’ensemble de ces contraintes pointant vers des séries plus réduites, plus économiques et plus rapides à developper et à produire, rien ne s’oppose à un retour de la spécialisation des systèmes, sachant que l’évolutivité des appareils, risque fort de ne plus répondre à la réalité des évolutions des besoins opérationnels.

On remarquera, évidemment, que ce « cahier des charges » s’avère très proche de celui du programme CCA de drones de combat de l’US Air Force. Et pour cause : ce sont les drones, et non les avions pilotés, qui assureront, dans un avenir très proche, la plupart des actions de combat, et qui donc, seront confrontés directement à l’adversaire.

A l’inverse, les avions pilotés, qu’il s’agisse de chasseurs ou pas, devront évoluer à distance de sécurité, en soutien de ces drones de combat, pour des profils de mission radicalement différents de ceux des chasseurs actuels.

La notion de chasseur de 6ᵉ génération a-t-elle encore du sens aujourd’hui ?

Au terme de cette analyse, une question s’impose donc : la notion même de chasseur de 6ᵉ génération, au cœur du programme NGAD jusqu’à présent, mais aussi des programmes SCAF et GCAP, aura-t-elle encore un certain sens, une fois la transformation en cours achevée ou, tout au moins, suffisamment avancée ?

En effet, pour efficacement exploiter au mieux le potentiel des drones de combat, notamment leur autonomie et l’absence de contraintes humaines, les avions de contrôle et d’accompagnement, devront être dotés de caractéristiques assez différentes de celles des avions de combat aujourd’hui, comme une grande autonomie, d’importants moyens de détection et surtout de communication, une puissance de traitement numérique très élevée, et, éventuellement, d’une vitesse et d’un plafond élevés.

Us Air Force Loyal Wingmen F-15Ex

Les Drones De Combat Porteront Bientôt L’essentiel De L’action Offensive Dans La Guerre Aérienne Moderne

En revanche, rien n’indique que cet appareil devra être manœuvrant, capable d’évoluer à à très basse altitude, ou simplement qu’il soit nécessaire de le doter d’un quelconque armement offensif. En effet, s’il devait mettre en œuvre cet armement, c’est, conceptuellement, qu’il n’aura pas pu s’en remettre à ses drones de combat pour le faire, ce qui n’est pas l’objectif à atteindre.

Même le besoin de furtivité n’est guère évident pour ce type d’appareil, puisque sa fonction de plateforme de coordination et de commandement des drones de combat déployés, l’obligera à être émitif, donc très peu discret sur le spectre électromagnétique.

Or, en dehors de la contrainte de vitesse, l’ensemble de ces besoins peuvent probablement être implémenté efficacement à un appareil se rapprochant davantage du jet d’affaires que du Rafale, l’électronique embarquée nécessaire en plus.

Conclusion

La décision de l’US Air Force de suspendre le programme NGAD, à la fin du mois de juillet 2024, avait laissé perplexe de nombreux commentateurs, et entrainé un grand nombre de commentaires s’inquiétant d’un nouvel échec industriel du Pentagone.

Depuis, les détails distillés par les cadres de l’USAF, à ce sujet, ont montré que cette décision perçue comme brutale, s’appuyait sur une prise de conscience d’un changement radical concernant l’ensemble du cadre entourant ce programme, tant du point de vue technologie qu’opérationnel, obligea à repenser, et très certainement transformer, l’ensemble des paradigmes appliqués depuis trente ans dans ce domaine.

Us Air Force Chasseur Leger Furtif Ngad

Étonnamment, L’us Air Force Envisage De Concevoir Un Chasseur Léger Piloté, Alors Qu’elle Semble Prête À Renoncer Au Chasseur Piloté Dans Le Cadre Du Programme Ngad

Reste que cette prise de conscience ne devrait pas se limiter aux seules forces américaines. En effet, si le programme NGAD mérite, selon l’US Air Force, d’être intégralement remis à plat, pour répondre aux besoins opérationnels au-delà de 2030, il semble évident que les programmes SCAF et NGAD européens, construits sur les mêmes paradigmes, sont, eux aussi, dans ce même cas.

Il faudra donc, dans des délais courts, entreprendre une réflexion comparable à celle menée par l’USAF au sujet du programme NGAD, en Europe, en s’assurant que toutes les considérations parasites, ne viennent pas interférer, et polluer un dossier qui ne peut se permettre d’être approximatif, dans le concept sécuritaire mondial qui se dessine.

On peut toutefois douter que les programmes SCAF et GCAP, dont les dimensions politiques et industrielles sont centrales, puissent être remis en question, même par les armées, si tant est qu’elles aient leur mot à dire dans ce dossier.

Article du 5 septembre en version intégrale jusqu’au 9 octobre 2024


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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-10-06 11:14:07
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