اخبار مترجمة :Le Su-30MKI indien pourrait bientôt être proposé à l’export par New Delhi et Moscou
C’est l’avionneur indien Hindustan Aeronautics Limited, ou HAL, qui assemble les Su-30MKI pour les forces aériennes indiennes, et qui en effectue la maintenance et les évolutions, pour y intégrer, notamment, des équipements de conception locale, ou importés, qu’il s’agisse de missiles, d’avionique ou d’interface IHM.
Alors que l’industrie militaire russe est pleinement mobilisée en soutien de l’opération spéciale militaire en Ukraine, et face à la législation américaine CAATSA, les exportations russes, en particulier dans le domaine des avions de combat, ont connu un coup d’arrêt net depuis 2018.
C’est dans ce contexte qu’HAL a annoncé que des discussions ont été entamées avec les autorités russes, pour lui permettre de proposer, à l’exportation, les Su-30MKI assemblés par ses soins. Pas sûr, cependant, que cette initiative soit du gout des États-Unis…
Un accord russo-indien pour exporter des Su-30MKI assemblés en Inde
Selon le site FinancialExpress.com, HAL aurait, en effet, entamé des discussions avec les autorités russes, dans le cadre du contrat portant sur la fabrication locale et la maintenance de la flotte de Su-30MKI des forces aériennes indiennes.
Ces négociations s’inscrivent dans le cadre de l’accord de coopération étendue, signé par Narendra Modi, à l’occasion de sa visite officielle à Moscou, s’étant tenue cette semaine en Russie. Le premier ministre indien, et son homologue russe, Vladimir Poutine, ont notamment publié un communiqué commun marquant « l’absence de divergence » entre les positions russes et indiennes, ce qui ne manquera pas d’intéresser les partenaires américains et européens de New Delhi, alors que la Russie intensifie ses attaques contre les infrastructures ukrainiennes.
Il faut dire que New Delhi tire de nombreux avantages de la faiblesse relative de la Russie sur la scène internationale. Non seulement l’Inde peut-elle importer massivement des matières premières et des équipements russes, y compris militaires, mais les échanges sont directement effectués en roubles et roupies, sans passer par le dollar américain ou l’Euro européen.
Ainsi, les échanges entre les deux pays ont augmenté de 60 % sur la seule année 2023, vis-à-vis de 2022, pour atteindre 57 Md$, et les premiers mois de 2024 confirment la tendance, avec une nouvelle hausse de 23 %. Revers de la médaille, Moscou accumule des roupies indiennes, 1 Md$ par mois, sans avoir l’opportunité de les dépenser.
Les négociations entre HAL et UAC, la maison mère de Sukhoï, se tiennent sur le site de Nashik, où sont assemblés les chasseurs russes, et visent, en particulier, à permettre à HAL de proposer le Su-30MKI, assemblé en Inde, sur le marché export.
Un marché adressable jugé prometteur par l’avionneur HAL
Pour HAL, avionneur détenu à 71 % par l’état indien, un tel accord permettrait d’accompagner la croissance du groupe sur la scène internationale, et de se positionner, dès à présent, comme un acteur sur le marché mondial des avions de combat, alors que le HAL Tejas ne parvient pas à convaincre jusqu’à présent, en dépit des nombreux efforts de l’industriel et de l’état indien.
HAL estime, à ce titre, que le marché qu’il serait capable d’adresser, est suffisamment important pour justifier de cet accord. Il cite, notamment, des pays proches comme le Vietnam, la Malaisie, l’Algérie et l’Indonésie, comme des clients potentiels pour le chasseur russo-indien.
Outre les accords concernant l’exportation, les négociations entre HAL et UAC portent également sur la maintenance et l’évolution de la flotte de Su-30MKI indien, alors que les infrastructures russes semblent avoir atteint leurs limites productives, en soutien des armées russes en Ukraine.
Enfin, ces accords permettraient de s’inscrire pleinement dans la politique Make in India de Narendra Modi, dont le calendrier prévoit la hausse progressive de l’implication industrielle indienne, dans les contrats d’armement passés avec des partenaires étrangers.
Une tentative russe pour contourner la législation CAATSA américaine
Il est, par ailleurs, probable que UAC et Moscou accordent à HAL la possibilité d’exporter les Su-30MKI. En effet, non seulement, comme évoqué précédemment, les infrastructures industrielles russes semblent aujourd’hui à saturation, mais la législation CAATSA américaine a considérablement amoindri les opportunités de vente à l’étranger pour les avionneurs russes, en dehors de pays déjà sous lourdes sanctions, comme la Corée du Nord ou l’Iran.
La législation CAATSA, pour Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act, a été promulguée en 2018 par Donald Trump, alors locataire de la Maison-Blanche. Elle prévoit la mise sous sanctions sévères des clients des industries de défense de pays identifiés comme adversaires des États-Unis, comme la Corée du Nord, l’Iran ou encore, la Russie.
Celle-ci ne concerne que les nouveaux contrats signés postérieurement à la promulgation de la loi, et elle ne s’applique, dans les faits, qu’à certains équipements majeurs, comme des missiles antiaériens, de croisière ou balistiques, des avions de combat, ou des navires et sous-marins.
C’est notamment cette loi qui a été employée pour mettre la Turquie et son industrie de défense sous sanctions américaines, après que le pays a effectivement accepté la livraison de la batterie antiaérienne S400 russe, en 2020.
Cette loi aurait à plusieurs reprises été employée pour discrètement menacer de sanctions, des pays qui s’apprêtaient à commander, ou à prendre livraison de certains matériels russes, dont les Su-35s égyptiens et indonésiens.
De fait, cette loi a considérablement réduit les exportations d’équipements militaires russes ces dernières années, surtout pour ce qui concerne les équipements majeurs, comme les avions et hélicoptères de combat, et les missiles sol-air.
En revanche, Washington s’est toujours montré très précautionneux vis-à-vis de New Delhi, dans l’application de cette législation. Pourtant, les armées indiennes mettent en œuvre de nombreux équipements russes, et sont toujours des clients stratégiques de l’industrie de défense du pays.
L’Inde attend, notamment, la prochaine livraison de six batteries S400 qui, semble-t-il, ne seront pas visées, elles, par la législation CAATSA, en tout cas, tant que l’administration Biden reste au pouvoir.
Pour Moscou et UAC, l’accord d’exportation des Su-30MKI, représenterait, peut-être, un moyen de contourner cette législation, en pariant sur le fait que Washington ne visera pas New Delhi dans ce domaine.
Dans le cas contraire, les menaces américaines pourraient sensiblement détériorer les relations indo-américaine, ce qui serait, là encore, certainement au plus grand bénéfice de la Russie, alors que les États-Unis ont signé de nombreux contrats d’armement majeurs avec l’Inde ces dernières années, souvent à son détriment.
Une situation similaire pourrait émerger si le département d’État américain venait menacer les futurs clients de l’offre russo-indienne, ce qui serait, probablement, la réponse la moins violente de la part des États-Unis, pour contenir cette stratégie. De fait, dans tous les cas, la Russie pourrait obtenir des bénéfices notables de cet accord, quelle que soit la réaction de Washington.
Une réponse de HAL à la possibilité d’un accord d’exportation franco-indien sur l’exportation du Rafale ?
L’annonce de ces négociations intervient, par ailleurs, quelques jours seulement après que la presse indienne s’est faite l’écho d’une initiative de la Team Rafale, menée par Dassault Aviation, en Inde, pour construire des sites de maintenance et de production locale de Rafale dans le pays.
Selon la presse locale, cette initiative s’inscrirait l’application des accords d’offset concernant le premier contrat Rafale franco-indien de 2016, mais aussi, et surtout, dans l’anticipation des résultats du programme MRCA-2, qui prévoit la construction locale de 114 chasseurs moyens.
En outre, il semblerait, selon les sources citées, qu’un accord permettant l’exportation des Rafale assemblés en Inde, le cas échéant, serait également sur la table des négociations, côté français, alors que les infrastructures industrielles françaises sont aujourd’hui saturées pour encore quelques années, par le carnet de commande export du Rafale, et que d’autres contrats se profilent.
On ne peut que remarquer la forte similitude entre l’initiative menée par HAL vis-à-vis de UAC, au sujet du Su-30MKI, et les négociations rapportées avec la France et Dassault aviation, au sujet du Rafale.
Il convient de rappeler, pour une parfaite compréhension du sujet, que l’annulation du programme MRCA, en 2014, était la conséquence des difficultés de collaboration entre Dassault et HAL, ce dernier ayant été imposé par New Delhi pour assembler les Rafale en Inde pour le compte du premier.
De fait, si le Rafale devait remporter la compétition MRCA-2, la construction locale des 114 Rafale, ne serait assurément pas réalisée par HAL, mais par des partenariats industriels ad hoc locaux, choisis et formés par Dassault et la Team Rafale (Safran, Thales, MBDA…), de sorte à garantir, sans risque, la qualité et la fiabilité des appareils livrés, comme s’ils avaient été assemblés à Mérignac.
On peut penser, dès lors, que l’initiative de HAL constitue une réponse aux conséquences industrielles du programme MRCA-2, s’il était attribué à Dassault Aviation, pour donner des compensations industrielles au très influent, politiquement parlant, HAL.
Conclusion
Bien qu’inattendue, l’initiative menée par HAL, dans le cadre de la visite officielle de Narendra Modi en Russie, pour permettre d’exporter des Su-30MKI, s’inscrit donc dans un contexte général d’une grande rationalité.
Pour l’Inde et HAL, il s’agit d’enfin se positionner efficacement sur le marché international des avions de combat, et de valoriser, encore davantage, le Make in India de Narendra Modi. Il peut s’agir, également, pour HAL, d’une compensation à la possibilité d’exporter le nouveau chasseur occidental qui sera acquis dans le cadre du programme MRCA-2.
Reste que la grande inconnue, dans ce dossier, demeure la position qui sera celle des États-Unis, face à une telle initiative, visiblement conçue pour contourner la législation CAATSA, en représentant une alternative aux sanctions américaines sur l’exportation des équipements militaires majeurs russes.
Il est probable, maintenant que l’information est rendue publique, que le département d’État, voire Joe Biden lui-même, s’emparera de ce dossier, qui risque de profondément dégrader les relations entre New Delhi et Washington.
En outre, même si la Maison-Blanche faisait mine de ne rien remarquer, pour éviter un affrontement avec Narendra Modi en pleine campagne électorale, il est très possible que la situation vienne à changer après les élections présidentielles américaines, quel qu’en soit le résultat.
Il s’agit donc d’un mouvement dangereux de la part de HAL et du gouvernement Modi, qui risque de sensiblement détériorer les relations avec les États-Unis, en dépit des nombreux efforts produits par Washington pour amener l’Inde dans le camp occidental, ces dernières années, dont l’Inde a considérablement profité, économiquement et militairement. Il est tout sauf certains, que le jeu en vaille la chandelle…
Article du 12 juillet en version intégrale jusqu’au 24 aout 2024
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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-08-17 12:11:16
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