اخبار مترجمة :quel modèle pour la Royal Canadian Navy ?
Il s’agit là, incontestablement, de la plus importante compétition de ces 10 dernières années, avec la compétition Australienne, portant initialement sur huit navires, qui fut remportée en 2015 par Naval Group, avant d’être annulée par Canberra au profit du programme de sous-marins nucléaires d’attaque SSN-AUKUS.
Dès lors, les six constructeurs de sous-marins de la sphère occidentale sont aujourd’hui dans les rangs, pour se positionner sur cette compétition qui pourrait bien influencer la hiérarchie mondiale dans ce domaine, pour plusieurs décennies.
Quels sont les six modèles de sous-marins proposés, leurs caractéristiques, mais surtout, dans quelle mesure répondent-ils aux besoins de la Royal Canadian Navy ?
La Royal Canadian Navy veut remplacer ses 4 sous-marins classe Victoria par 12 nouveaux navires
Cela fait maintenant trois ans que le ministère canadien de la Défense, a annoncé son intention de lancer une compétition pour le remplacement des quatre sous-marins de la classe Victoria. Ces navires, entrés en service au sein de la Royal Navy au début des années 90, n’ont rejoint la Royal Canadian Navy, qu’au début des années 2000, mais marquent désormais le poids des années.
Toutefois, là où quatre submersibles semblaient répondre aux besoins d’Ottawa depuis la fin de la guerre froide, les nouvelles revendications russes en arctique, et la militarisation de cet espace maritime désormais contesté, ont amené les autorités canadiennes à revoir à la hausse leurs besoins en matière de flotte sous-marine.
Ainsi, ce ne sont pas quatre, ni même six ou huit sous-marins, qui doivent être commandés pour la Royal Canadian Navy, mais douze, pour protéger les intérêts de ce pays parcouru par 243 000 km de côtes, devançant très largement les 55 000 km de l’Indonésie, ou les 38 000 km de côtes russes.
Cette situation avait déjà amené, il y a quatre ans maintenant, Ottawa à commander 15 nouvelles frégates, dérivées du modèle Type 26 britannique, un navire imposant de 7000 tonnes, équipé de moyens avancés en matière de lutte anti-sous-marine.
Les autorités canadiennes ont annoncé, en fin de semaine dernière, avoir transmis aux constructeurs occidentaux, une demande d’information, devant être retournée avant le 18 novembre, pour participer à cette compétition pour 12 nouveaux sous-marins à propulsion conventionnelle et capacités arctiques, un contrat estimé par Ottawa de 40 à 65 milliards d’euros (60 à 100 milliards de dollars canadiens), sur l’ensemble de sa durée de vie.
Les 6 modèles en lice pour la compétition canadienne
Il ne fait guère de doutes que 5 des 6 constructeurs occidentaux de sous-marins conventionnels, répondront à cette RFI (Request for Information) envoyée par le ministère de la Défense canadien, tant le marché est déterminant.
La seule interrogation concerne, à ce jour, la participation du Japon, avec la pourtant très efficace classe Taïgei, Tokyo n’ayant pas encore indiqué s’il autorisait Mitsubishi à concourir, ou pas, en accord avec la constitution du pays, toujours très restrictive, bien qu’assouplie en matière d’exportation d’armement ces dernières années.
Dans cette étude, nous considérons que le modèle nippon participera, au même titre que le Type 212 CD de l’allemand TKMS, le KSS-III Dosan Anh Changho sud-coréen, le S-80 PLus Issac Peral de l’espagnol Navantia, et le modèle C-71 Expeditionnary Submarine des suédois Kockums et Saab.
Le français Naval group n’ayant pas indiqué quel modèle sera proposé à Ottawa, nous prendrons, ici, le Blacksword Barracuda, récent vainqueur de la compétition néerlandaise, qui semble être le modèle de la gamme du constructeur répondant le mieux aux exigences canadiennes.
Type 212 CD (TKMS, Allemagne)
Après la défaite face au Blacksword Barracuda aux Pays-Bas, malgré un recours légal rejeté par la justice Batave, l’allemand TKMS met, à présent, toute son énergie pour promouvoir son modèle Type 212 CD dans la compétition canadienne.
Évolution du Type 212 qui équipe déjà la Bundesmarine et la Marina Militare italienne, le Type 212 CD a été conçu pour répondre aux besoins exprimés par la Marine norvégienne pour le remplacement des sous-marins de la classe Ula, dont TKMS est sorti vainqueur en 2019, en grande partie grâce à l’intervention de Berlin, qui s’est engagé à commander, pour la Bundesmarine, deux exemplaires du nouveau sous-marin, et d’assumer une grande partie des couts de développement du nouveau modèle.
Long de 73 mètres, pour un tonnage de 2800 tonnes en plongée, c’est le modèle le plus compact de cette compétition. Le Type 212 CD dispose, cependant, d’atouts importants, étant, notamment, le seul à intégrer un système anaérobie AIP et, selon TKMS, des batteries lithium-ion, même si l’industrie allemande semble moins avancée dans ce domaine que ses concurrentes japonaises ou françaises.
Le Type 212 Cd est commandé, à ce jour, à quatre exemplaires pour la Marine royale norvégienne, et deux pour la Bundesmarine allemande. Toutefois, Oslo a annoncé son intention de porter sa flotte à six navires, alors que Berlin semble aller dans la même direction, même si les discussions sont encore en cours au Bundestag et entre le ministère de la Défense et la Chancellerie, à ce sujet.
KSS-III (Hanwha Ocean, Corée du Sud)
Le sud-coréen Hanwha Ocean est, pour ainsi dire, un nouvel acteur sur le marché mondial des sous-marins. Pour autant, son nouveau KSS-III, premier sous-marin entièrement conçu et fabriqué par l’industrie du pays, s’avère des plus prometteurs, et dotés de caractéristiques uniques dans ce domaine.
Si le Type 212 CD est le compact des sous-marins proposés à Ottawa, le KSS-III, au contraire, est le plus imposant, avec une longueur de 89 mètres, et un tonnage en plongée de 3750 tonnes.
Bien que dérivé du Type 214 allemand, qui a formé la classe KSS-II, le KSS-III est un sous-marin conçu spécifiquement pour répondre aux besoins de la Marine sud-coréenne. Ainsi, le navire n’est pas du tout un chasseur de sous-marins exceptionnel, les modèles nord-coréens étant tous dérivés des classes soviétiques Romeo et Tango, aussi peu discrets que mal équipés en matière de senseurs et d’armements anti-sous-marins.
Mais là n’est pas la mission principale du KSS-III. Celle-ci est de participer à la doctrine « trois axes » du pays, conçue pour contenir la menace nucléaire aux mains de Pyongyang, grâce à des frappes préventives de décapitation et de suppression des moyens nucléaires de l’adversaire.
Pour cela, le KSS-III est doté d’une puissance de feu sans équivalent en matière de frappe vers la terre, avec 10 silos verticaux armés chacun d’un missile balistique à changement de milieu Hyunmoo 4-4, d’une portée de 800 km, et transportant deux tonnes de charge explosive conventionnelle.
Classe Taïgei (Mitsubishi, Japon)
Au Japon, le successeur de la déjà très réussie classe Soryu, est la classe Taigei, dont le premier des 7 navires commandés par les forces navales d’autodéfense nippones, le Taïgei, est entré en service 2022.
Ce navire n’est autre que le premier submersible militaire opérationnel, à être équipé de batteries Lithium-ion, qui lui confèrent une autonomie de plongée et une puissance délivrée très supérieures à celles des batteries classiques Acide-plomb employées jusqu’à présent.
En outre, contrairement aux systèmes AIP, qui équipent notamment la classe Soryu, ces nouvelles batteries se rechargent rapidement, directement à la mer, en surface ou au Schnorchel, de sorte qu’un submersible en étant équipé, peut tenir la posture sous-marine pendant un mois, en ne passant que 12 heures en recharge de batteries à proximité de la surface.
Ainsi, alors que le rechargement des systèmes AIP nécessite des installations industrielles spécifiques, pour recharger les piles à combustible en comburant, les navires équipés de ces nouvelles batteries disposent d’une très grande souplesse d’utilisation, pour une autonomie en plongée presque équivalente, tout en conférant au navire, une énergie très importante pour des pointes de vitesse élevées, au besoin.
Dès lors, le Taïgei s’avère un chasseur de sous-marins et de navires redoutable, y compris en espace ouvert, là où la plupart des sous-marins conventionnels, sont contraints de chasser à l’affut, en espérant que la cible s’approche suffisamment de lui. Ce qui convient bien aux marines opérant en mer étroite, comme la Suède en mer Baltique, mais bien moins aux marines océaniques, comme les forces navales d’autodéfense japonaises, ou la Royal Canadian Navy.
S-80 plus (Navantia, Espagne)
Comme le KSS-III, le modèle de sous-marin S-80 Plus est le premier submersible militaire conçu et produit par son industriel, en l’occurrence l’espagnol Navantia. Après une Genèse pour le moins mouvementée, marquée par plusieurs années de retard et des surcouts importants, le premier navire de la classe, le S-81 Isaac Peral, est entré en service en novembre 2023.
Long de 81 mètres pour un tonnage de 2965 tonnes en plongée, le S-80 plus a été conçu comme un sous-marin conventionnel océanique pour remplacer les 4 Agosta de conception française, mis en œuvre par la Marine espagnole depuis les années 80.
Équipé d’un système de propulsion anaérobie AIP, le navire a beaucoup profité de l’assistance technique et technologique US, en particulier lorsque Navantia s’est retrouvé dans une impasse, après des erreurs de conception venant menacer la flottabilité du submersible, lui conférant, selon Navantia, jusqu’à 55 jours d’autonomie en plongée, ce qui semble très ambitieux.
Si le S-80 plus n’a pas d’arguments techniques ou opérationnels différenciant forts, et s’il souffre encore de certains problèmes de jeunesse, comme le montre les délais de livraison des trois unités à suivre pour la Marine espagnole, celui-ci bénéficie d’un soutien inconditionnel de la part de Madrid et de Navantia, tous deux très actifs pour promouvoir le modèle sur la scène internationale. Reste que, jusqu’à présent, cette stratégie n’a pas porté ses fruits.
C-71 Expeditionnary submarines (Saab Kockums, Suède)
Second candidat malheureux de la compétition néerlandaise, le C-71 des suédois Saab et Kockums, mise à présent tout sur la compétition canadienne. Dérivé de la nouvelle classe A-26 Blekinge, dont deux navires ont été commandés par la Marine suédoise, le C-71 en est une version agrandie, conçue pour les espaces océaniques.
Reste que ce navire n’a jamais été commandé à ce jour, ni par Stockholm, ni par une marine étrangère, et les informations le concernant sont donc limitées. Au mieux, sait-on qu’il a une longueur de 82 mètres pour un tonnage en plongée de 3300 tonnes, et qu’il disposera d’un système AIP avancé, comme les Blekinge dont il reprend de nombreuses caractéristiques.
Ainsi, on peut sans grand risque admettre que le navire jouira d’une grande discrétion acoustique, qu’il sera très automatisé, et très polyvalent. En revanche, la défaite aux Pays-Bas, alors qu’il était associé à l’industriel local Damen, et à l’américain Lockheed, tend à élimer l’aura de performances et de prix que voulait lui conférer Kockums et Saab dans cette compétition, ce qui risque fort de se reproduire au Canada.
Blacksword Barracuda (Naval Group, France)
Le dernier modèle de cette compétition, sera probablement le Blacksword Barracuda, de Naval Group, le récent vainqueur de la compétition aux Pays-Bas, pour peu que le français décide de participer à la compétition, ce qui n’est pas encore acquis. Ce succès, face à deux poids lourds de l’industrie sous-marine mondiale, l’allemand TKMS et le suédois Kockums, allié à Damen pour l’occasion, font probablement du Blacksword Barracuda, le favori de la compétition canadienne.
Il faut dire que le modèle français, dérivé du sous-marin nucléaire d’attaque Suffren, ne manque pas d’atouts pour séduire. Comme le Taïgei, il est ainsi équipé de batteries Lithium-ion, l’industriel français ayant, pour ainsi dire, fait l’impasse sur la technologie AIP, pour se concentrer sur ces nouvelles batteries, considérées comme le système de propulsion le plus performant du moment par Naval Group.
En outre, le navire peut s’appuyer sur certaines technologies directement importées des SNA, comme le Pumjet, une hélice propulsive carénée réduisant les bruits de cavitation, et permettant au navire de maintenir des vitesses de 12 à 16 nœuds, en fonction de la profondeur, tout en restant aussi discret qu’un sous-marin à hélice classique à 6 ou 8 nœuds.
Ce faisant, le couple formé par le pumjet et les batteries lithium-ion, confère au Blacksword des capacités de chasseur de sous-marins avancées, lui permettant, un temps au moins, de tenir tête aux SSN et SSGN adverses, un atout de taille face à la Marine russe.
Enfin, le Blacksword Barracuda profite d’un dernier point fort, il est bon marché. En effet, lors de la compétition néerlandaise, l’offre de Naval Group s’est avérée 25 % moins chère que celle de ses deux concurrents, ce qui a joué un rôle déterminant dans le succès de l’offre française, en particulier face au couple Kockums-Damen, qui bénéficiait pourtant d’une assise industrielle locale très attractive.
5 critères d’évaluation pour départager les concurrents
Pour hiérarchiser ces six modèles de sous-marins, nous allons les évaluer, avec une note allant de 1 à 5, 5 étant la meilleure, dans cinq catégories clés pour les besoins de la Royal Canadian Navy.
Hunter-Killer
Le terme Hunter-killer rassemble l’ensemble des potentiels d’un navire, en matière de lutte anti-sous-marine et, dans une moindre mesure, de lutte anti-surface. Les navires canadiens étant appelés à évoluer en Atlantique et Pacifique Nord, ainsi que dans l’Ocean arctique, cette capacité est primordiale, sachant que l’essentiel de la menace dans ces secteurs, vient de la flotte sous-marine russe.
Dans ce domaine, c’est incontestablement le Blacksword Barracuda qui remporte la note maximale de 5, en raison, comme évoqué précédemment, du couple formé par les batteries lithium-ion et le pumjet, associé à sa grande discrétion, lui permettant de tenir tête à tous les modèles de sous-marins russes, y compris les SSN et SSGN, dans une posture défensive tout au moins.
Les Taigei et Type 212 CD bénéficiant de batteries Lithium-ion, et le C-71 d’une discrétion très avancée, sont crédités de la note de 4. Le S-80 plus espagnol et le KSS-III, avec leur système exclusivement AIP, obtiennent la note de 3, car exclusivement capable de mener des chasses à l’affut.
Frappe vers la Terre
La frappe vers la terre est devenue, ces dernières années, une caractéristique majeure des sous-marins océaniques, y compris les modèles à propulsion conventionnelle. Dans ce domaine, c’est le KSS-III sud-coréen qui s’impose, sans surprise, avec la note de 5, avec ses 10 VLS armés de missiles balistiques.
Le Blacksword Barracuda est crédité d’une note de 4, car le navire peut mettre en œuvre le missile de croisière MdCN d’une portée de 1500 km, et qu’il pourrait faire de même avec le Tomahawk américain, choisi par La Haye.
Les Type 212 CD, C-71, Taigei et S-80 Plus reçoivent la note de 3. Bien qu’aucun ne soit effectivement équipé de missiles de croisière à ce jour, des études sont en cours pour les en doter, qu’il s’agisse de missiles antinavires à changement de milieux à capacités de frappe vers la terre, ou de missiles de croisière classique. Ils sont tous, en revanche, des modèles importés.
Navigation arctique
La capacité à naviguer sous la banquise arctique est une exigence prioritaire de la Royal Canadian Navy. Dans ce domaine, c’est le Type 212 CD de TKMS qui s’impose avec la note maximale de 5, en disposant simultanément de batteries lithium-ion (si cette information se confirme), et d’un système AIP, lui conférant une autonomie en plongée supérieure aux autres navires, tout en conservant le regain de puissance offerte par les nouvelles batteries.
Le Taigei et le Blacksword Barracuda obtiennent la note de 4, considérant que les batteries Lithium-ion offrent davantage de flexibilité et de puissance, donc de sécurité, que les systèmes AIP dans cet exercice. Enfin, les S-71, S-80 plus et KSS-III, avec un système exclusivement AIP et des batteries classiques, obtiennent la note de 3.
Fabrication locale et transfert de technologies
Par son montant, son volume et sa durée, le contrat canadien portera, évidemment, un important volet de fabrication locale et de transfert de technologies. Cette exigence étant stricte, tous les industriels participants devront s’y plier. Toutefois, tous n’ont pas la même expérience et expertise dans ce domaine.
Ici, ce sont Naval Group et TKMS qui s’imposent avec la note de 5, ayant tous deux plusieurs exemples récents de productions locales réussies de sous-marins modernes, comme les Type 214 des classes Reis (Turquie) et KSS-II (Corée du Sud), pour TKMS, et les Scorpene des classes Kalvari (Inde) et Riachuelo (Brésil), pour le français Naval Group.
Kockums et Hanwha Ocean ont, eux aussi, une expérience de fabrication locale de sous-marins, avec les Collins australiens et les Nagapasa indonésiens, plus limitée, et surtout distante dans le temps, que les deux industriels précédents. Ils recoivent la note de 4.
Navantia, pour sa part, a une expérience avérée en matière de fabrication locale, mais qui n’a jamais été portée dans le domaine sous-marin. L’espagnol reçoit donc la note de 3. Quant à Mitsubishi, et l’industrie de défense nippone en général, ils n’ont aucune expérience dans ce domaine, qu’il s’agisse de navires militaires ou de sous-marins, en lien avec la constitution du pays. Il est crédité de la note de 2.
Prix
Reste l’argument qui n’est jamais présenté comme étant le plus déterminant dans la communication officielle, et qui pourtant concentre toutes les attentions des décideurs, le prix.
Le récent succès de Naval Group et du Blacksword Barracuda aux Pays-Bas, avec une offre annoncée 25 % moins onéreuse que celles de TKMS (Type 212 CD) et Saab-Kockums-Damen (C-71), lui confère la note maximale de 5.
La Taigei, reconnu économique, lorsque produit au Japon, avec un prix unitaire de l’ordre de 750 m$, est crédité de la note de 4, tout comme le S-80 Plus et le KSS-III, tous deux étant très activement soutenus par leurs pays d’origine, en recherche d’un premier succès à l’exportation, en particulier en baissant le prix final par des aides indirectes.
Enfin, les deux candidats malheureux de la compétition néerlandaise, sont crédités de la note de 3, sachant que l’un, comme l’autre, n’a guère de moyens, aujourd’hui, de sensiblement baisser le prix de son offre, sauf une intervention massive de son pays d’origine.
Synthèse
Le tableau ci-dessous, fait la synthèse des notes attribuées aux six modèles de sous-marins canadiens dans les cinq catégories retenue dans cette analyse.
Avec 23 points et une note moyenne de 4.6/5, le Blacksword Barracuda de Naval Group s’impose très nettement dans ce panel, terminant avec la note maximale dans 3 des 5 catégories. Sans surprise, le Type 212 CD le suit, avec 20 points et une note moyenne de 4/5. Le modèle allemand s’impose avec la note maximale dans deux catégories, mais est handicapé par son prix et ses capacités de frappe vers la terre, en deçà des meilleurs modèles.
Le KSS-III de Hanwha Ocean, termine ce podium, avec 19 points et une note moyenne de 3.8/5. Le navire sud-coréen s’impose nettement dans la catégorie de frappe vers la terre, mais souffre dans le domaine Hunter-killer et de navigation arctique, du fait de propulsion exclusivement AIP. Enfin, le Taigei, le S-80 Plus et le C-71 terminent au pied du podium, aucun de ces navires n’ayant obtenu la note maximale dans une catégorie.
Si cette grille de lecture offre une vision synthétique, elle ne donne pas, en revanche, une vision conforme à celle qui sera faite par les autorités canadiennes. Celles-ci vont, en effet, prioriser certains critères, jugés plus déterminants, en leur conférant un coefficient multiplicateur pour la note finale.
Bien évidemment, ces critères et ces éléments de pondérations sont inconnus à ce jour. Cependant, il est possible de s’en rapprocher, en analysant les demandes spécifiques des autorités canadiennes, qu’il s’agisse de la RFI, et surtout des différentes déclarations faites à ce sujet, jusqu’à présent.
Il apparait, ainsi, que les critères Hunter-Killer, Navigation arctique et Production locale, sont des sujets d’importances pour Ottawa, alors que la frappe vers la terre, n’est que rarement évoquée. Nous créditerons donc ce dernier d’un coefficient multiplicateur de 1, et les trois autres catégories, d’un coefficient de 2. Quant au prix, il s’avère, comme toujours, décisif, et reçoit le coefficient de pondération de 3.
On le voit, l’application de ces coefficients de pondération, ne change pas le classement final de cette évaluation. Le Blacksword Barracuda de Naval group, grâce à un prix attractif, s’impose nettement avec une note finale de 4,7 / 5, distançant très sensiblement le second, le Type 212 CD allemand, avec la note de 4/5, et le troisième, le KSS-III sud-coréen, avec 3,7 /5. Les trois suivants, à nouveau, se retrouvent dans un mouchoir de poche, à plus d’un point plein du premier.
Conclusion
On le voit, en l’état des informations disponibles publiquement, autour de la compétition pour la construction de 12 sous-marins conventionnels pour la Royal Canadian Navy, tout indique que le Blacksword Barracuda, de Naval Group, n’usurperait pas son statut de favori, si Naval décidait de participer le présenter.
Il faut, cependant, garder à l’esprit les limites d’un tel exercice. Ainsi, Ottawa étant très proche de Washington, la compétition peut être orientée par les services américains, pour favoriser l’alliance AUKUS dans le Pacifique, par exemple, en soutenant activement le modèle japonais ou, au contraire, en appuyant le modèle allemand pour former une flotte homogène arctique avec la Bundesmarine et la Marine royale norvégienne. En outre, on ne peut exclure que certains pays s’investissent au-delà du cadre classique, pour présenter une facture finale plus attractive qu’initialement, et remporter la décision.
Il convient donc de prendre cette analyse comme indicateur à l’instant T, présentant la hiérarchie perçue des offres internationales dans cette compétition stratégique, et non comme une prédiction concernant son résultat final.
Article du 24 septembre en version intégrale jusqu’au 2 novembre 2024
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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-10-27 13:49:00
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