اخبار مترجمة :un futur lien entre SCAF et GCAP, ou une porte de sortie pour Berlin ?
Surtout, les deux pays ont co-developpé deux des plus importants programmes aéronautiques militaires de ces 50 dernières années en Europe, le Panavia Tornado, dans les années 70 et 80, et l’Eurofighter Typhoon, depuis les années 90, à chaque fois, avec le soutien de Rome.
Pour autant, jamais les deux pays n’avaient signé d’accord de coopération défense étendu, comme pouvaient l’être feu les accords de Lancaster-House, entre Paris et Londres, en 2010.
C’est désormais le cas, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ayant signé un ambitieux programme de coopération défense cette semaine, baptisés accords de Trinity House. Et si ces accords portent sur de nombreux aspects, l’un d’eux intéresse tout particulièrement la France. En effet, Londres et Berlin ont annoncé leur intention de développer un drone de combat pour accompagner leurs avions de combat, ensemble…
Londres et Berlin signent les accords de Trinity House pour une coopération défense étendue
Les accords de Trinity House ont pour ambition de redonner un cadre à la coopération défense entre les deux pays, après la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne, en 2020.
Celui-ci porte sur de nombreux aspects, allant du renforcement de la façade nord de l’OTAN, au développement d’armes à longue portée. Il s’appuie, notamment, sur l’engagement de l’industriel Rheinmetall, d’investir, dans les années à venir, plus de 300 m€, sur les sites britanniques de construction de matériels blindés et d’artillerie, qui ont fait l’histoire des blindés européens avec des marques comme Vickers, sous le contrôle de l’industriel allemande depuis 2019.
L’accord, signé par le secrétaire britannique à la défense, John Healey, et son homologue allemand, Boris Pistorius, prévoit, en outre, d’intégrer la Grande-Bretagne dans l’initiative lancée par Berlin, Paris et Varsovie, pour concevoir une capacité de frappe européenne à longue portée, d’ici à 2035.
Une coopération dans le domaine de la surveillance des câbles sous-marins, est également évoquée dans l’accord, alors que la Bundeswehr, et la British Army, développeront des exercices conjoints, spécialement concernant les unités déployées dans les pays baltes, pour concevoir de nouvelles doctrines et tactiques de combat.
Allemands et Britanniques veulent codévelopper un drone de combat ensemble, et avec leurs partenaires
Dans l’ensemble des sujets évoqués dans l’accord, et ils sont nombreux (mais très peu étayés), un point attire spécialement l’attention, surtout côté français. En effet, Londres et Berlin ont annoncé, de manière assez laconique, il est vrai, leur intention de codévelopper et mettre en œuvre, un drone de combat, destiné à évoluer en coopération avec les avions de combat des deux pays.
Aucune information supplémentaire n’a été diffusée, au sujet de cette coopération, ni en termes d’ambitions technologiques, ni de budget, et encore moins de calendriers. Au mieux, peut-on spéculer, sur la base de la composition des aviations de chasse des deux pays, pour la décennie 2030, que le drone sera mis en œuvre et contrôler à partir de l’Eurofighter Typhoon, peut-être également du F-35 américains.
Toutefois, le document fait également référence, à la possibilité, pour ce programme, de « s’ouvrir aux partenaires et alliés des deux pays ». On pense, naturellement, à l’Italie et à l’Espagne, tous deux membres du consortium Eurofighter qui construit le Typhoon, qui verraient certainement un tel programme avec un grand intérêt.
Il est aussi évoqué, que ce programme permettrait d’effectuer un rapprochement concernant les Cloud de Combat des futures générations d’avions de combat. On parle, ici, sans le moindre doute du Système de combat Aérien du Futur, ou SCAF, auquel participe l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique et la France, et du programme Global Combat Air Programme, ou GCAP, qui est emmené par la Grande-Bretagne, avec le soutien de l’Italie, et du Japon.
C’est, en effet, Airbus DS et l’Allemagne, qui pilotent le pilier Cloud de Combat, dans le cadre du programme SCAF. En outre, le rapprochement et la coopération entre SCAF et GCAP, en particulier concernant les piliers n’appartenant pas au NGF, est évoqué par les responsables techniques des deux programmes, afin de garantir une plus grande coopération entre les deux systèmes, et ainsi d’en faciliter l’utilisation et la maintenance.
Depuis 10 ans, ce sera le 5ᵉ programme de drones de combat britannique
De prime abord, donc, cette coopération semble parfaitement alignée avec les besoins des programmes SCAP et SCAF, ainsi qu’avec ceux pour permettre aux Eurofighter Typhoon, de contrôler des drones de combat, comme ce sera le cas du F-35A, et du Rafale. Pourtant, plusieurs éléments interrogent, quant à l’antériorité des deux pays, dans ce domaine, mais aussi quant au calendrier de cette annonce.
Ainsi, ce programme de drones de combat, ne sera rien de moins que le 5ᵉ, qui aura été lancé, outre-Manche, sur les dix dernières années, dans ce domaine. Rappelons, en effet, qu’en 2015, Londres était encore impliqué dans le programme FCAS, codéveloppé avec la Paris, dans le cadre des accords de Lancaster House, pour concevoir un drone de combat autonome à horizon 2025-2030.
BAe avait, pour l’occasion, développé le démonstrateur Taranis, pendant britannique du Neuron européen, piloté par la France, les deux projets devant mettre en commun leurs acquis, dans le cadre du programme FCAS.
En 2017, après le vote en faveur du Brexit, Londres annonça que le programme FCAS, était transformé en programme visant à concevoir des briques technologiques, employées, par la suite, par les industries Fr et Uk, pour leurs programmes de drones respectifs.
Cette approche fit rapidement long-feu, et Londres entama la conception d’un drone de combat, destiné à la Royal Air Force, le programme Lanca et le drone Mosquito, et un, pour la Royal Navy, le programme Vixen. Depuis, l’un comme l’autre ont été arrêtés, sans qu’un successeur ait été désigné.
De fait, depuis 2015, ce furent bien quatre programmes de drones de combat, qui ont été lancés, financés, puis rapidement annulés, par les armées britanniques, sans jamais avoir produit le moindre équipement opérationnel.
Malgré les annonces d’Airbus DS dans le domaine des drones de combat, Berlin veut s’appuyer sur des partenaires européens expérimentés.
L’Allemagne a été beaucoup plus discrète, et certaine plus appliquée que la Grande-Bretagne, dans le domaine des drones de combat. Ainsi, lorsque Dassault développait le Neuron, et BAe le Taranis, EADS concevait, de son côté, et de manière peu voyante, le Barracuda, un démonstrateur de drone furtif, toutefois sensiblement plus compact que les autres modèles européens.
Il fallut attendre plusieurs années, et 2019, pour qu’Airbus DS communique à nouveau autour des drones de combat furtifs, avec la présentation du programme Lout. Selon le calendrier présenté alors, ce programme était en développement depuis 2007 et promettait de donner une sérieuse avance à l’industriel allemand dans divers domaines, dont celui de la furtivité.
Cependant, là encore, Berlin et Airbus DS sont restés bouche cousue sur le sujet pendant plusieurs années, jusqu’en 2023, et l’annonce, par la Luftwaffe, cette fois, de la volonté allemande de developper un drone de combat, pour accompagner l’Eurofighter Typhoon.
Il s’agissait, de toute évidence, d’une réponse aux annonces françaises concernant le développement d’un drone de combat pour le Rafale F5, dans le cadre de la LPM 2024-2030. Ainsi, l’annonce française, à ce sujet, eut lieu en mai 2023, lors des débats parlementaires relatifs à la LPM, et l’annonce allemande, pour un éventuel drone de combat développé pour l’Eurofighter Typhoon, en novembre 2023.
Quelques mois plus tard, en juin 2024, alors que les discussions, en France étaient largement entamées pour la conception du fameux drone de combat pour le Rafale F5, Airbus DS présentait un modèle numérique d’un drone de combat furtif, destiné à accompagner le Typhoon, suivi quelques semaines plus tard, d’une maquette à l’échelle 1:1, lors du Berlin Air Show (en image principale d’illustration).
Enfin, alors que le ministère des Armées a officialisé la commande de la conception du drone de combat français, au début du mois d’octobre, Berlin annonce le codéveloppement d’un drone de combat pour le Typhoon, en partenariat avec la Grande-Bretagne, à peine deux semaines plus tard.
Une réponse aux annonces du Rafale F5 et du drone de combat Loyal Wingmen français
On le voit, tout indique que les déclarations successives allemandes, dans le domaine du développement d’un éventuel drone de combat furtif, sont avant tout des réponses médiatiques et politiques, à celles concernant l’avancée du programme français, en particulier depuis que Paris a acté la conception d’un Loyal Wingmen pour accompagner le Rafale F5, au début de la prochaine décennie, depuis le printemps 2023.
Plusieurs raisons peuvent expliquer cette réciprocité allemande systématique, à ce sujet. Ainsi, c’est Airbus DS qui est en charge de la conception des drones de combat Remote carrier lourds, dans le cadre du pilier drones du programme SCAF.
Or, si les avionneurs et industriels français venaient à developper des compétences avancées dans ce domaine, en avance de phase sur leurs homologues allemands, cela pourrait déstabiliser le partage industriel dans ce domaine, et affaiblir la charge de travail, pour Airbus DS, tout en réduisant l’opportunité commerciale de ces drones lourds, dans le cadre de SCAF.
On peut également penser que Berlin cherche, ici, à préserver les parts de marché potentielles de l’Eurofighter Typhoon, face au Rafale, sur la décennie 2030, même si ce dernier semble conserver une dynamique export trés supérieure à celle de son homologue européen, depuis 2015.
Selon les annonces, il apparait, comme évoqué plus haut, que cette coopération germano-britannique, permettrait aux programmes SCAF et MGCS, de collaborer nativement, au niveau du Cloud de combat, et ainsi mutualiser le développement de certains composants communs, comme les drones de combat. Paris ayant, dans tous les cas, son propre drone de combat lourd, on peut penser que la France ne s’opposerait pas à une telle ouverture.
Reste qu’on ne peut écarter, ici, que ce rapprochement préfigure des négociations plus importantes, permettant à Berlin de se greffer au programme GCAP, si le programme SCAF venait à échouer. Or, même si c’est évoqué à demi-mots, le lancement du Rafale F5, et de son drone de combat, est largement perçu comme l’émergence d’un « Plan B », pour Paris, et d’une position de repli, si les négociations entourant le partage industriel autour de SCAF, venaient à ne pas satisfaire les attentes de l’industrie aéronautique de défense tricolore.
Ce faisant, Berlin pourrait se tourner vers Londres, et le GCAP, en apportant deux piliers qui, justement, ne sont que faiblement développé dans le cadre du programme britannique, le cloud de combat, et les drones de combat, de sorte à équilibrer le partage industriel, sans déstabiliser le partage existant, autour du Tempest.
Conclusion
Il est, bien évidemment, parfaitement naturel que l’Allemagne et la Grande-Bretagne, engagent une coopération avancée en matière de défense. Les deux pays figurent parmi les plus grandes puissances militaires européennes, disposent tous deux d’une base industrielle et technologique de défense riche et avancée, et partagent des préoccupations capacitaires communes, sur le flanc nord européen.
En outre, Londres et Berlin, ont déjà coopéré, avec succès, pour deux des plus importants programmes aéronautiques militaires européens de ces 50 dernières années, le Panavia Tornado, et l’Eurofighter Typhoon. Enfin, l’industrie de défense allemande, est désormais devenue un acteur incontournable de la BITD britannique, au travers des acquisitions réalisées par Rheinmetall en 2019.
Toutefois, ces accords interpellent, en particulier pour ce qui concerne le développement commun d’un drone de combat, et sur la coopération engagée concernant le futur Cloud de Combat aérien, pour les programmes SCAF et GCAP. En effet, il ne s’agit pas seulement, ici, de developper des capacités nationales, mais bien de coopérer dans deux domaines clés, du programme SCAF, dont les piliers ont précisément été attribués aux entreprises allemandes.
Le manque de détails, accompagnant l’annonce du co-développement dans le domaine des drones, renforce, par ailleurs, le sentiment qu’il s’agit là d’une réponse aux récentes annonces faites par Paris, concernant le développement du drone de combat du Rafale F5, voire concernant les fuites au sujet d’une éventuelle coopération entre Paris et Abu Dhabi, à ce sujet.
Difficile, dans ces conditions, de ne pas voir, dans ces annonces, un rapprochement entre Berlin et le programme GCAP britannique, si le programme SCAF venait à échouer. Tout comme il est probablement difficile, côté allemand ou espagnol, de ne pas voir un Plan B, dans le Rafale F5 et son drone de combat, annoncé pour 2033, ceci dit.
Reste que, une fois encore, plutôt que de véritablement collaborer sur un programme à court terme, pour répondre à un besoin urgent, Paris préfère faire seul de son côté, et Berlin préfère se tourner vers son partenaire aéronautique traditionnel britannique. À se demander pourquoi le programme SCAF existe…
Article du 24 octobre en version intégrale jusqu’au 7 décembre 2024
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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-12-01 12:07:00
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