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اخبار مترجمة :Le nouveau porte-hélicoptères chinois révèle-t-il les ambitions de Pékin contre Taïwan pour 2030 ?

La progression de la flotte militaire chinoise, ces dix dernières années, est parfois comparée, à juste titre, à l’effort industriel naval américain durant la seconde guerre mondial. En effet, les chantiers navals chinois produisent, chaque année, un ou deux grands navires aéro-amphibies, porte-avions ou porte-hélicoptères, une dizaine de croiseurs, destroyers et frégates, trois à quatre sous-marins, dont au moins un à propulsion nucléaire, et une vingtaine de navires secondaires ou de soutien.

Il s’agit, pour Pékin, de se doter rapidement d’une flotte capable de contenir la surpuissante US Navy, potentiellement épaulée de certains de ses alliés, en particulier en mer de Chine. Surtout, Pékin veut, sans le moindre doute, disposer d’une flotte susceptible de mener, à la demande des autorités, un blocus naval de l’ile de Pékin, dès 2027, et produit les unités navales nécessaires à cela.

Ces deux dernières années, toutefois, un effort particulier a été observé dans la production chinoise, marquant une inflexion sensible dans ce domaine. En effet, là ou les chantiers navals ne produisait un grand navire aéroamphibie tous les ans, ou tous les deux ans, ceux-ci ont, aujourd’hui, trois grands navires de ce type en finition ou à l’essai : le nouveau porte-avions de 80.000 tonnes CV18 Fujian, un quatrième LHD lourd de 40.000 tonnes Type 075, le Jiangxi, et le nouveau porte-drones d’assaut Type 076 de 48.000 tonnes, dont le nom demeure inconnu.

À cette accélération sensible de l’effort chinois dans le domaine de la projection de forces, vient s’ajouter l’observation faite récemment, concernant la construction d’un nouveau navire de type porte-hélicoptères d’assaut, plus compact que les Type 075. Plus surprenant encore, celui-ci a été construit, de manière très rapide, par les chantiers navals Guangzhou, jusqu’ici spécialisés dans la production de navires commerciaux et de soutien à la Marine chinoise.

Or, par ses caractéristiques observables, et ses choix industriels, ce nouveau porte-hélicoptères pourrait bien devenir, dans les années à venir, le fer de lance de la flotte aéroamphibie chinoise, pour mener une opération d’assaut contre les ports taïwanais.

Pékin veut pouvoir mettre en place un blocus naval de Taïwan dès 2027 si nécessaire

Ces trois dernières années, un consensus semble avoir émergé, parmi les spécialistes de la puissance navale chinoise : Pékin, et la Marine chinoise, se préparent activement, depuis une dizaine d’années, à une opération militaire contre Taïwan, et celle-ci pourrait intervenir dès 2027, sous la forme d’un blocus naval de l’ile et de ses ports.

Marine chinoise Type 055 Type 052D Type 056
La production rapide de croiseurs, destroyers et frégates, par les chantiers navals, semble viser, avant tout, à donner à la marine chhinoise, les moyens de mener un blocus naval de Taiwan, a relativement court terme.

Initialement posée par l’Amiral Phil Davidson en 2021, lorsqu’il commandait le commandement Pacifique des forces américaines, cette échéance est désormais nommée « fenêtre Davidson« , et est devenue, depuis deux ans, l’obsession des planificateurs militaires américains, au point que les Armées US privilégient, depuis cette date, les investissements visant à durcir leurs capacités de réponse à court termes aux programmes plus distants.

Il faut dire que cette prédiction n’est pas apparue dans le marc de café, ou dans l’observation de Saturne dans la maison du Bélier, mais dans l’analyse comparée des moyens à la disposition des forces navales et aériennes chinoises et américaines, sur ce théâtre, à partir de cette échéance.

En ayant fait porter l’essentiel de son effort industriel sur la production de navires de combat de surface, croiseurs, destroyers et frégates, sur des sous-marins non océaniques AIP Type 039A, et sur des avions de combat lourds à long rayon d’action, J-20 et J-16, Pékin a, en effet, intégré une trajectoire militaire dans laquelle ses moyens disponibles, pour mener un blocus naval de l’ile autonome, à partir de 2027, serait non seulement possible, mais probablement couronné de succès, s’agissant de repousser une intervention militaire US, le cas échéant.

Par ailleurs, l’hypothèse du blocus naval s’est trouvée considérablement renforcée, par les manœuvres militaires et navales chinoises devenues récurrentes autour de Taïwan, notamment au travers des exercices Joint Sword, lancés à chaque fois que Pékin estime que Taipei ou Washington empiètent sur ses prérogatives sur l’ile, considérée comme une province chinoise sécessionniste par les autorités chinoises.

La Marine chinoise n’aura pas les moyens suffisants pour un assaut aéroamphibie contre Taïwan à cette échéance

En revanche, l’hypothèse d’un assaut aéroamphibie, contre Taïwan, un temps présenté comme imminent, est désormais reléguée aux hypothèses plus distantes, et peu probables à court terme, y compris par le Pentagone.

Type 054A Blocus de Taiwan Exercice Joint Sword 2024A
Une frégate Type 054A déployée par la Marine chinoise lors de l’exercice Joint Sword 2024 simulant le blocus de Taiwan.

Ainsi, si Pékin avait multiplié les exercices de ce type, de 2019 à 2022, et leur couverture médiatique, précisément pour faire pression sur les autorités de l’ile, ceux-ci sont beaucoup moins relayés depuis, non sans raison.

En effet, la flotte d’assaut chinoise se compose, aujourd’hui, de 3, bientôt 4 grands navires d’assaut à pont droit Type 075 de 40.000 tonnes et 232 m, comparables aux LHA classe Wasp et America de l’US Navy, et de 8 grands navires de débarquement LPD Type 071, de 25000 tonnes. Bien qu’impressionnante de prime abord, cette flotte est très insuffisante pour espérer se saisir des grands ports taïwanais, avec une capacité de projection de seulement 10.000 hommes au total.

De fait, si un assaut devait avoir lieu aujourd’hui, la Marine chinoise devrait surtout s’appuyer sur la trentaine de navires de débarquement de chars LST Type 072 actuellement en service. Comparables au Ropucha russes, ces navires de 4000 à 7000 tonnes, permettent de plager pour débarquer les 250 hommes et 10 véhicules blindés transportés.

Depuis 2022, cependant, cette manœuvre amphibie classique, est devenue marginale dans la planification militaire. En effet, la guerre en Ukraine a montré qu’elle était très difficile à mettre en œuvre, dans un contexte moderne, face aux moyens de défense côtière, et aux mines navales déployées par l’adversaire. Ainsi, la très puissante flotte de la mer Noire russe, n’est jamais parvenue à mener une opération de débarquement en zone hostile, alors que telle était sa mission, autour d’Odessa, en début du conflit.

De fait, une manœuvre offensive amphibie moderne, se doit de s’effectuer sous le couvert de l’horizon, à partir de navires disposant à la fois d’un radier pour mettre en œuvre les péniches et aéroglisseurs de débarquement, et les hélicoptères nécessaires pour assurer le transport des troupes et leur soutien.

Un nouveau porte-hélicoptères moyen en construction rapide par les chantiers navals de Guangzhou

Or, de ces navires, la Marine chinoise n’en dispose, aujourd’hui, que de 12, 4 LHD Type 075, et 8 LPD Type 071, soit une capacité de projection instantanée de seulement 10.000 hommes, et 300 véhicules.

Positions ports de Taïwan
Position des principaux ports de Taiwan

Or, pour se saisir efficacement de Taïwan, il serait nécessaire de s’emparer, rapidement, des quatre grands ports de la façade occidentale de l’ile, à savoir Keelung/Taipei au nord, Taichung au nord-ouest, Mailiao à l’ouest, et AN Ping/Kaoshiung, au sud-ouest, afin de permettre à la flotte commerciale et de soutien chinoise, de transporter les forces venues du continent, pour soumettre les défenseurs Taïwanais.

Les ports de la façade orientale de l’ile, comme Hualien, seraient quant à eux opacifiés par un blocus naval, pour empêcher l’envoi de renforts, de matériels, munitions et vivres, venus des États-Unis. Il faudrait donc, à la flotte chinoise, une puissance d’assaut de 20 à 30.000 hommes, en première vague, pour réaliser cette mission, même en tenant compte du renfort des forces aéroportées.

Au rythme actuel de production des grandes unités navales amphibie, soit 1,5 unité par an, un délai d’une douzaine à une quinzaine d’années, serait alors nécessaire, pour atteindre les 25 à 30 navires Type 075 et 071 requis pour cette mission.

C’est dans ce contexte qu’est apparu, cette semaine, un nouveau navire, assemblé par les chantiers navals Guangzhou (Canton en chinois), près de Hong-Kong, affichant toutes les caractéristiques d’un LHD de taille moyenne.

Long de 200 mètres pour un maitre-bau d’environ 40 m, le navire devrait avoir un tonnage en charge de 25 à 30.000 tonnes, 25 à 30 % plus léger qu’un Type 075. Il est couvert d’un pont droit, classique pour le LHD, sans catapulte (comme le Type 076), ce qui le spécialiserait, effectivement, pour les hélicoptères ou les drones à décollage et atterrissage vertical.

Type 075
Par ses dimensions, les LHD classe Type 075 se rapprochent des LHA/MHD de la classe America de l’US Navy.

La présence d’un radier n’a pas pu être confirmée par les observations satellites. En revanche, le navire est équipé d’un ilot double, comme le Type 076, une configuration généralement employée pour optimiser le contrôle du navire, d’une part, et celui des opérations aériennes, de l’autre.

Un porte-hélicoptères d’assaut plus compact que les LHD Type 075, et plus rapide à produire, pour remplacer les LST Type 072 chinois ?

Ce ne sont toutefois pas ses caractéristiques, ni son architecture, qui font de ce nouveau navire, un sujet d’intérêt des plus préoccupants. En effet, le navire est apparu, presque par surprise, sur les récents clichés satellites des chantiers navals de Guangzhou, au point que sa construction n’a été révélée qu’une fois le navire déjà lancé.

De toute évidence, celui-ci a été construit très rapidement, beaucoup plus que les autres grands navires amphibies chinoises, comme le Type 075 et le Type 076, dont la construction, aux chantiers navals Hudong-Zhonghua de Shanghai, est suivie presque pas à pas, depuis des mois, par les spécialistes de l’analyse des clichés satellites.

La vitesse de construction du nouveau LHD s’explique peut-être par le choix du chantier naval pour cela. En effet, les chantiers navals de Guangzhou, étaient jusque-là spécialisés dans la fabrication de navires de moyen tonnage à vocation commerciale, et aux navires de soutien de la Marine chinoise, comme les nouveaux pétroliers ravitailleurs rapides Type 901 de 45.000 tonnes.

classe mistral
Compact, polyvalent et économique, le Mistral coute moins de 400 m€ à construire, et peut être livré en deux ans à peine.

Or, par ses dimensions, le nouveau LHD chinois, est proche d’une autre classe de navire de même type, la classe Mistral française, un navire construit, justement, par un chantier naval civil, et non militaire, les Chantiers de l’Atlantique de Saint-Nazaire, selon des standards, là encore, civils, pour en accroitre l’efficacité, et le rapport performances-prix.

Ainsi, chaque mistral aura couté autour de 380 m€ à la France, pour une capacité de débarquement de 450 hommes et 59 blindés, dont 13 chars, ainsi qu’une flotte d’une quinzaine d’hélicoptères, et de quatre chalands de transport de débarquement, ou deux transporteurs rapides EDAR. En comparaison, les LHD classe America de l’US Navy, proches en tailles de Type 075, peuvent projeter jusqu’à 1500 hommes et une centaine de véhicules, mais auront couté, chacun, la bagatelle de 3,3 Md$, soit le prix de 8 Mistral.

Surtout, la construction d’un Mistral n’a duré que 14 mois, et la qualification, 12 mois, contre 3 ans pour construire un America, et trois ans supplémentaires pour sa qualification. Alors que la construction des Type 075 a duré, en moyenne, 21 mois, on peut spéculer, sans grands risques, que les chantiers navals de Guangzhou, pourraient aisément construire un de ces nouveaux LHD en 8 à 10 mois, et en produire trois par an, pour le prix d’un unique Type 075.

La flotte chinoise prête pour un assaut aéroamphibie contre Taïwan dès 2030 ?

On comprend bien, dès lors, tout l’intérêt que peut, potentiellement, représenter cette nouvelle classe, pour la mission décisive et stratégique que représente la reprise de Taïwan, pour les autorités chinoises.

En effet, avec un potentiel de transport et de projection de 500 hommes par navire, il ne faudrait que 15 navires, et 5 ans, pour atteindre le seuil de 20.000 projetables, requis pour mener cette mission, en conservant le rythme actuel de production de grands LHD Type 075.

Carrier group marine chinoise
La Chine s’est dotée, en une decennie, d’une vertiable flotte de haute mer, devenue la prinicpale compétitrice de l’US navy dans le Pacifique.

Dès lors, Pékin serait, effectivement, en capacité de mener une opération aéroamphibie contre les quatre grands ports taïwanais, permettant de multiplier les axes de pénétration, et ainsi saturer les forces armées de Taipei, de sorte à s’assurer d’une victoire rapide, en évitant l’enlisement du conflit, comme en Ukraine.

Il est probable que Pékin développe, ici, une stratégie en deux temps, avec d’abord un blocus, destiné à user la détermination et la résistance des Taïwanais, notamment en éliminant sa puissance aérienne et navale, et peut-être à bloquer une éventuelle contre-offensive américaine. Or, même si cette stratégie était couronnée de succès, elle ne garantirait pas la soumission de l’ile.

En outre, si le blocus devait perdurer, les États-Unis pourraient bien reprendre l’avantage, notamment en s’appuyant sur leur supériorité sous-marine pour réduire, patiemment, le volume des forces navales adverses, en préparant une seconde offensive navale, plus déterminante, et mieux planifiée.

Il est donc indispensable, pour l’APL, de disposer d’un second volet dans sa stratégie, visant à soumettre militairement Taïwan, au travers d’une opération, d’abord aéroamphibie, puis terrestre.

Pour cela, la capture des quatre grands ports de la façade occidentale de l’ile, s’avère déterminante, et ces nouveaux LHD, conçus, tels les Liberty Ships, pour être produits rapidement et en grande quantité, permettront probablement de remplacer les LST actuellement en service, et dépassés, pour résoudre ce problème de puissance déployable, sur un calendrier satisfaisant aux exigences de Pékin, et surtout de Xi Jinping, qui n’acceptera pas de ne pas retourner Taïwan dans la Chine populaire, de son vivant.

Conclusion

On le voit, le nouveau porte-hélicoptères, observé pour la première fois, cette semaine, sur les quais des chantiers de Guangzhou, demeure, en de nombreux aspects, un grand mystère.

Assaut amphibie APL
La Chine realise régulièrement d’importants exercices de débarquement, pour faire pression sur taiwan. Toutefois, aujourd’hui, elle ne dispose pas des capacités de projection aéroamphibie, pour se saisir efficacement de plus de un ou deux ports, sur l’ile autonome.

Si certains y voient un nouveau navire expérimental, d’autres un navire de recherche potentiel, l’hypothèse la plus probable, aujourd’hui, est qu’il s’agit d’une réponse aux besoins de la Marine chinoise, à moyens termes, pour densifier ses capacités de projection amphibie, en vue de préparer un assaut sur Taïwan.

En effet, en bien des aspects, ce navire rappelle la classe Mistral française, un navire fort réussi, mais conçu à l’économie, pour doper et étendre les capacités de projection de puissance de la Marine nationale, tout en s’adaptant à la nouvelle réalité de cette mission, qui exclut, à présent, l’utilisation des LST.

Une chose est certaine, si tel est bien le cas, et que ce navire représente bien la première unité d’une classe de LHD moyens, conçus pour renforcer les moyens d’assaut aéroamphibie à moyen termes de la Marine chinoise, contre Taïwan, nous serons vite fixés. En effet, pour cela, il sera indispensable, aux chantiers navals chinois, de produire rapidement, et en grande série, une flotte de 15 à 20 de ces navires, afin de disposer, d’ici à 2030, de la puissance de projection nécessaire, pour réussir cette mission. Il ne reste donc plus qu’à attendre, et à observer.

Article du 30 octobre en version intégrale jusqu’au 14 décembre 2024


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نشر الخبر اول مرة على موقع :meta-defense.fr بتاريخ:2024-12-07 12:42:00
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